Chapitre 16

Il n'y avait que quelques pas à faire pour se rendre de la rue de la Vallée-de-Misère au Châtelet. De la rôtisserie du Coq-Hardi, on apercevait les toits pointus de la grande tour de la forteresse.

Angélique eut beau ralentir le pas, elle se trouva bientôt devant le porche principal de la prison, encadré de deux tourelles et surmonté d'un campanile et d'une horloge. Comme la veille, des torches éclairaient la voûte.

Angélique marcha vers l'entrée, puis recula et commença à tourner dans les rues avoisinantes en espérant qu'un miracle soudain allait anéantir le lugubre château dont les épaisses murailles avaient déjà résisté à une demi-douzaine de siècles. Les péripéties de cette dernière journée avaient effacé de sa mémoire la promesse qu'elle avait faite au capitaine du guet. Il avait fallu les mots prononcés par Barbe pour la lui rappeler. L'heure maintenant était venue de tenir parole. Les ruelles où Angélique s'attardait sentaient horriblement mauvais. C'étaient les rues de la Pierre-à-Poisson, de la Tuerie, de la Triperie, où les rats se disputaient les débris les plus variés.

– Allons, se dit-elle, je ne gagne rien à rester ici. De toute façon, il faut y passer.

Elle revint vers la prison et pénétra dans le corps de garde.

– Ah ! te voilà, dit le capitaine.

Il fumait, assis, et les deux pieds sur la table.

– Moi, je ne croyais pas qu'elle reviendrait, dit un des hommes.

– Moi, j'étais certain qu'elle reviendrait, affirma le capitaine. Parce que j'ai déjà vu des gars manquer de parole, mais une p..., jamais ! Alors, ma mignonne ?...

Elle abaissa sur cette face congestionnée un regard glacé. Le capitaine avança la main et lui pinça cordialement la croupe.

– On va te conduire au chirurgien pour qu'il te passe à l'eau et qu'il regarde si tu n'es pas malade. Si tu l'es, il te mettra de la pommade. Moi, tu sais, je suis un délicat. Allez, ouste !

Un soldat entraîna Angélique jusqu'à l'officine du chirurgien. Celui-ci était en conversation galante avec l'une des matrones-jurées de la prison.

Angélique dut s'étendre sur un banc et se livrer au répugnant examen.

– Tu diras au capitaine qu'elle est propre comme un sou neuf et fraîche comme la rose, cria le chirurgien au soldat qui s'éloignait. C'est pas souvent qu'on en trouve de pareilles ici !

Après quoi, la matrone la conduisit jusqu'à la chambre du capitaine, pompeusement baptisée « appartement ».

Angélique resta seule dans cette pièce, grillée comme une geôle, et dont les gros murs étaient à peine dissimulés par des tapisseries de Bergame, râpées et effrangées. Un flambeau sur la table, posé près d'un sabre et d'une écritoire, dissipait à peine les ombres accumulées sous la voûte. La pièce sentait le vieux cuir, le tabac et le vin. Angélique resta debout près de la table, incapable de s'asseoir, ni de rien faire, malade d'anxiété. Et, à mesure que le temps passait, elle avait de plus en plus froid, car l'humidité du lieu était pénétrante.

Enfin, elle entendit venir le capitaine. Il entra en jetant une bordée d'injures :

– Bandes de fainéants !... Pas capables de se dém... tout seuls. Si j'étais pas là !

Il jeta à la volée son épée et son pistolet sur la table, s'assit en soufflant et ordonna, en tendant le pied vers Angélique :

– Enlève-moi mes bottes !

Le sang d'Angélique ne fit qu'un tour.

– Je ne suis pas votre servante !

– Ça alors ! murmura-t-il en posant ses mains sur ses genoux pour la contempler plus à l'aise.

Angélique se dit qu'elle était folle d'exciter ainsi la colère de l'Ogre au moment où elle était complètement à sa merci. Elle essaya de se rattraper :

– Je le ferais volontiers, mais je ne connais rien aux harnachements militaires. Vos bottes sont si grandes et mes mains sont si petites ! Regardez.

– C'est vrai qu'elles sont petites, tes mains, concéda-t-il. Tu as des mains de duchesse.

– Je peux essayer de...

– Laisse ça, mauviette, gronda-t-il en la repoussant.

Il saisit une de ses bottes et commença à tirer dessus en se contorsionnant et en grimaçant. À ce moment, il y eut un bruit de pas dans le couloir et une voix appela :

– Capitaine ! Capitaine !

– Qu'y a-t-il ?

– On vient d'apporter un macchabée qu'on a repêché près du Petit-Pont.

– Mettez-le à la morgue.

– Oui... Seulement il a reçu un coup de lingue dans le ventre. Faudrait que vous veniez constater.

Le capitaine blasphéma à faire crouler le clocher de l'église voisine et se précipita dehors. Angélique attendit encore, de plus en plus gelée. Elle commençait à espérer que cette nuit se passerait ainsi, ou que le capitaine ne reviendrait pas, ou – qui sait ? – qu'il recevrait peut-être un mauvais coup. Mais, bientôt, elle perçut de nouveau les éclats de sa voix puissante. Un soldat l'accompagnait.

– Ôte-moi mes bottes, lui dit-il. C'est bon. Maintenant f... le camp. Et toi, la fille, mets-toi au pieu au lieu de rester là, plantée comme un cierge, à claquer des dents.

Angélique se détourna et s'approcha de l'alcôve. Puis elle commença à se déshabiller. Elle avait comme une boule au creux de l'estomac. Elle se demanda si elle devait ôter sa chemise, et finalement la garda. Elle monta dans le lit et, malgré son appréhension, elle éprouva un sentiment de bien-être à se glisser sous les couvertures. Les couettes étaient moelleuses. Peu à peu, elle commença à se réchauffer. Le drap au menton, elle regarda le capitaine se dévêtir.

C'était un peu comme un phénomène de la nature. Il craquait, soufflait, geignait, grognait, et l'ombre de son énorme stature emplissait tout un pan de mur. Il enleva sa superbe perruque brune et l'installa avec soin sur un champignon de bois. Puis, après s'être frotté énergiquement le crâne, il acheva d'ôter ses derniers vêtements. Débarrassé de ses bottes et de sa perruque, et bien que nu comme l'Hercule de Praxitèle, le capitaine du guet restait encore fort imposant. Elle l'entendit barboter dans un seau d'eau. Puis il revint, les reins noués pudiquement d'une serviette.

À cet instant, des coups firent encore résonner la porte.

– Capitaine ! Capitaine !

Il alla ouvrir.

– Capitaine, c'est le guet qui revient en disant qu'on a crocheté une maison rue des Martyrs et...

– Bon Dieu de bon sang ! tonna le capitaine. Quand est-ce que vous vous apercevrez que le martyr, c'est moi ! Vous ne voyez donc pas que j'ai une poulette toute chaude dans mon lit, et qui m'attend depuis trois heures ! Vous croyez que j'ai le temps de m'occuper de vos c.....ies.

Il claqua la porte, poussa les verrous avec fracas et resta planté là un moment, nu et colossal, à défiler un chapelet d'injures. Puis s'étant calmé, il noua un foulard autour de son crâne et en fit bouffer coquettement deux pointes sur son front. Enfin, prenant le flambeau, il s'approcha de l'alcôve avec précaution.

Blottie sous les draps jusqu'au menton, Angélique regardait s'avancer ce géant rouge dont la tête surmontée de cornes jetait une ombre grotesque au plafond. Détendue par la chaleur du lit, engourdie par l'attente et déjà presque endormie, elle jugea cette apparition si comique que soudain elle ne put se retenir de pouffer. L'Ogre s'arrêta, la considéra avec surprise. Et une expression joviale fendit sa trogne hilare.

– Ho ! Ho ! la mignonne qui me fait risette ! Voilà bien une chose à laquelle je ne m'attendais pas ! Car, pour ce qui est de vous décocher des coups d'œil en glaçon, tu t'y entends ! Mais je vois aussi que tu comprends la rigolade. Hé bé ! Tu ris, ma belle ! C'est bien ça ! Hé ! Hé ! Ho ! Ho ! Ho !

Il se mit à rire à pleine gorge, et il était si drôle avec sa cornette et son bougeoir, qu'Angélique s'étouffa littéralement dans son oreiller. Enfin, les yeux pleins de larmes, elle réussit à se dominer. Elle était furieuse contre elle-même, car elle s'était bien promis d'être digne, indifférente, de n'accorder que ce qui lui serait demandé. Et voici qu'elle riait comme une fille de joie qui veut mettre à l'aise un client.

– C'est bien, ma jolie, c'est bien, répétait le capitaine tout content. Pousse-toi donc un peu maintenant pour me faire une petite place près de toi.

Le matelas ploya sous son énorme masse. Le capitaine avait soufflé la bougie. Sa main tira les rideaux de l'alcôve, et, dans l'obscurité moite, sa forte odeur de vin, de tabac et de cuir de bottes prit une densité insupportable. Il soufflait précipitamment et grommelait de vagues jurons. Enfin il tâta le matelas près de lui et sa grosse patte s'abattit sur Angélique. Celle-ci se raidit.

– Là ! Là ! dit-il. Te voilà comme un pantin de bois. C'est pas le moment, ma belle. Pourtant, je ne vais pas te brusquer. Je vais t'expliquer gentiment, parce que c'est toi. Tout à l'heure, rien qu'à voir la façon dont tu me regardais comme si j'étais pas plus gros qu'un pois, je me suis bien douté que ça ne te plaisait guère de venir coucher avec moi. Cependant je suis bel homme et, d'habitude, je plais aux dames. Enfin, faut pas essayer de comprendre les donzelles... Ce qui est sûr, c'est que tu me plais à moi. Un vrai béguin ! Tu ne ressembles pas aux autres. T'es dix fois plus belle. J'pense qu'à toi depuis hier...

Ses gros doigts la pinçaient et la tapotaient affectueusement.

– T'as pas l'habitude, on dirait. Pourtant, belle comme tu es, tu as dû en avoir, des hommes ! Enfin, pour ce qui est de nous deux, je vais te parler franchement. Tout à l'heure, quand je t'ai vue à la salle des gardes, je me suis dit que tu serais bien fichue, avec tes grands airs, de me nouer l'aiguillette. Ça arrive aux meilleurs, ces histoires-là. Alors, pour être sûr de te faire honneur et de ne pas me trouver court, je me suis fait apporter un bon cruchon de vin à la cannelle. Malheur de moi ! C'est à partir de ce moment-là que toutes ces histoires de voleurs et de macchabées me sont tombées sur la coloquinte. À croire que les gens faisaient exprès de se faire assassiner pour m'em... Trois heures que j'ai passées à courir du greffe à la morgue, avec ce sacré vin de cannelle qui me chauffait le sang. Aussi, maintenant je suis à point, je ne te le cache pas. Mais ça serait tout de même mieux pour nous deux si tu y mettais un peu de bonne volonté, fille ?

Ce discours causa à Angélique une impression d'apaisement. Contrairement à la plupart des femmes, ses réflexes et ses réactions, même physiques, demeuraient sensibles à l'esprit de raisonnement. Le capitaine, qui n'était point sot, en avait eu l'intuition. On n'a pas pris part au sac de plusieurs villes, et violé bon nombre de femmes et de filles de toutes races et de tous pays, sans avoir sa petite expérience !...

Il fut récompensé de sa patience en retrouvant contre lui un beau corps souple, silencieux, mais docile. Avec un grognement de plaisir, il s'en empara. Angélique n'eut pas le temps d'éprouver de répulsion ni de révolte. Secouée par cette étreinte comme par un tourbillon de tempête, elle se retrouva libre presque aussitôt.

– Là, voilà qui est fait, soupira le capitaine.

Du plat de sa large main, il la fit rouler comme une bûche vers l'autre bout du lit.

– Allez, roupille ton compte, ma belle garce. On remettra ça au petit jour, et puis, on sera quittes.

Deux secondes plus tard, il ronflait bruyamment.

*****

Angélique croyait qu'elle serait longue à s'endormir, mais ce suprême exercice, joint aux fatigues des dernières heures et au réconfort d'un lit moelleux et chaud, la plongea aussitôt dans un sommeil profond.

Lorsque Angélique se réveilla dans l'obscurité, elle mit un assez long moment à comprendre où elle se trouvait. Les ronflements du capitaine s'étaient atténués. Il faisait si chaud qu'Angélique ôta sa chemise, dont la toile rêche irritait sa peau délicate. Elle n'avait plus peur. Cependant, une inquiétude subsistait en elle. Elle se sentait mal à l'aise, et ce n'était pas à cause de la grosse masse endormie de l'Ogre. C'était une autre chose... indéfinissable, angoissante...

Elle essaya de se rendormir et se retourna plusieurs fois. Enfin elle tendit l'oreille. Alors elle perçut les bruits vagues et diffus qui, malgré elle, l'avaient tirée de son sommeil. C'était comme des voix, des voix très lointaines, mais qui auraient adopté un ton de mélopée plaintive et continue. Le ton baissait, puis s'élevait de nouveau. Et soudain, elle comprit : c'étaient LES PRISONNIERS.

À travers le sol et les massives murailles, lui parvenaient les plaintes étouffées, les cris de désespoir des malheureux enchaînés, gelés, luttant à coups de soulier contre les rats des geôles, luttant contre l'eau, contre la mort. Des criminels blasphémaient le nom de Dieu, et des innocents l'invoquaient. D'autres, épuisés par les tortures de la question, à demi asphyxiés, exténués de faim et de froid, râlaient. De là, ces bruits mystérieux et sinistres.

Angélique trembla. La forteresse du Châtelet pesait sur elle de tous ses siècles et de toutes ses horreurs. Parviendrait-elle à retrouver l'air libre ? se demandait la jeune femme. L'Ogre la laisserait-il partir. Il dormait. Il était fort et puissant. Il était le maître de cet enfer. Très doucement, elle se rapprocha de cette masse énorme qui ronflait à son côté, et elle s'étonna, en y posant la main, de trouver quelque charme à ce cuir épais. Le capitaine bougea et faillit l'écraser en se retournant.

– Hé ! Hé ! la petite caille est réveillée, fit-il d'une voix pâteuse.

Il la ramena contre lui, et elle se sentit submergée par cette chair aux muscles pleins qui roulaient sous la peau.

L'homme bâilla bruyamment. Puis il écarta les rideaux et vit une lueur pâle derrière les barreaux de la fenêtre.

– Tu es bien matinale, ma chatte.

– Ces bruits qu'on entend, qu'est-ce que c'est ?

– Ce sont les prisonniers. Dame, ils ne s'amusent pas autant que nous.

– Ils souffrent...

– On ne les met pas là-dedans pour rigoler. T'as de la chance, tu sais, d'en être sortie. Va, tu es mieux dans mon lit que de l'autre côté du mur, sur la paille. Dis que c'est pas vrai ?

Angélique approuva de la tête avec une conviction qui ravit le capitaine. Il prit une pinte de vin rouge sur une table, près de son lit, et but longuement. Sa pomme d'Adam montait et redescendait le long de son cou puissant. Puis il tendit le pot à Angélique.

– À toi.

Elle accepta, car elle sentait que le vin seul pouvait sauver du désespoir entre les murs sinistres du Châtelet.

Il l'encourageait :

– Bois, ma chatte, bois, ma belle. C'est du bon vin. Il te fera du bien.

Lorsqu'elle se rejeta enfin en arrière, la tête lui tournait ; le liquide âpre et violent embrumait sa pensée. Rien ne lui importait plus que d'être vivante. Il se retourna lourdement vers elle, mais elle ne le craignait plus. Elle éprouva même un commencement de plaisir lorsqu'il la caressa de sa large main, sans beaucoup de douceur, mais de façon énergique et expérimentée. Ces caresses, plus proches d'un massage un peu rude que du souffle d'un zéphir, lui procuraient un réel soulagement. Il l'embrassa à la paysanne, avec de gros baisers gourmands et bruyants, qui étonnaient Angélique et lui donnaient envie de rire.

Ensuite il la reprit dans ses bras velus, et, posément, l'étendit en travers du lit. Elle comprit qu'il était bien décidé cette fois à profiter de son aubaine, et elle ferma les yeux. Des moments qui suivirent, Angélique, de toute façon, était décidée à ne pas se souvenir. Cependant, ce n'était pas aussi terrible qu'elle se l'était imaginé. L'Ogre n'était pas méchant. Il agissait un peu en homme qui ignore son poids et sa force, mais, nonobstant cet inconvénient qui la laissait à demi écrasée, elle dut s'avouer qu'elle n'avait pas été loin d'éprouver quelque volupté à être la proie de ce colosse plein de force et d'entrain. Après, elle se sentit d'une légèreté de pierre ponce.

Le capitaine s'habillait en fredonnant une marche militaire.

– Ventre saint-gris, répétait-il, tu m'en as donné du plaisir ! Toi qui me faisais peur !...

Le chirurgien du Châtelet entra, nanti de son plat à barbe et de ses rasoirs. Angélique acheva de se vêtir, tandis que son encombrant amant d'une nuit se laissait nouer la serviette sous le menton et barbouiller de savon le visage. Il continuait d'étaler sa satisfaction :

– Tu l'avais dit, barbier ! Fraîche comme une rose !

Angélique ne savait comment prendre congé. Le capitaine lança tout à coup une bourse sur la table.

– Voilà pour toi.

– J'ai déjà été payée.

– Prends ça, rugit le capitaine, et f... le camp.

Angélique ne se le fit pas dire deux fois. Dès qu'elle se retrouva hors du Châtelet, elle n'eut pas le courage de rentrer aussitôt rue de la Vallée-de-Misère, trop proche de la terrible prison. Elle descendit vers la Seine. Quai des Morfondus, des marinières avaient installé durant l'été des « bains » pour les femmes. De tous temps, Parisiens et Parisiennes passaient les trois mois de chaleur à barboter dans la Seine. Les « bains » étaient constitués de quelques pieux recouverts d'une toile. Les femmes y descendaient en chemise et bonnet. La marinière à laquelle Angélique voulut payer son écot s'écria :

– Tu n'es pas folle de vouloir te mouiller à c'te heure. Fait frisquet, tu sais.

– Ça ne fait rien.

En effet, l'eau était froide. Mais après avoir claqué des dents un moment, Angélique se trouva à son aise. Comme elle était la seule cliente, elle fit quelques brasses entre les pieux. Lorsqu'elle se fut séchée et rhabillée, elle marcha encore un long moment le long des berges, jouissant du tiède soleil d'automne.

« C'est fini, se disait-elle. Je ne veux plus de misère. Je ne veux plus être obligée de faire des choses terribles comme de tuer le Grand Coësre, ou des choses difficiles comme de coucher avec un capitaine du guet. Ce n'est pas mon genre. J'aime le linge fin, les belles robes. Je veux que mes enfants n'aient plus jamais ni faim ni froid, qu'ils soient bien vêtus et considérés, qu'ils retrouvent un nom. Je veux retrouver un nom... Je veux redevenir une grande dame... »

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