Chapitre 4
Cette nuit-là, Angélique dormit à bord d'une galère de Mezzo-Morte, mouillée dans le port. Fatima-Mireille se présenta pour la servir.
Angélique lui donna un de ses bracelets et lui demanda de passer la nuit auprès d'elle. La présence haineuse et jalouse des cadets à turbans jaunes qui gardaient le navire, la hantait. La vieille s'installa sur une natte, en travers de sa porte. Angélique dormit comme une masse, recrue de fatigue. Le lendemain, la vieille dut aller à terre et ne revint que le soir, très excitée. La ville était en liesse. Ce matin, on avait vu surgir une vingtaine de vaisseaux ronds que l'on croyait à jamais perdus sous les flots. C'était ce qui restait de l'énorme flotte qui avait quitté Alger deux ans plus tôt pour une expédition vers la plus grande mer, celle qu'on atteint en passant sous le feu des Espagnols, entre Ceuta et Gibraltar. Dans les lointains de l'Océan immense, les Barbaresques s'étaient engloutis et voici qu'ils revenaient, les yeux remplis de visions étranges, d'un pays de brumes s'ouvrant sur des montagnes de glace. Ils décrivaient le monde immobile et gelé où trois soleils tournent dans des halos bleus et rosés au cours d'une nuit sans fin. Bien des navires avaient péri dans des tempêtes démoniaques où tous les djinns des vents se rassemblent pour craquer les vaisseaux comme des noix. Ceux qui avaient échappé ramenaient cependant 800 esclaves, toute la colonie islandaise installée là-bas par le roi de Danemark.
Tout Alger défilait pour contempler ces créatures du Septentrion, blanches comme la neige avec des cheveux d'une blondeur de lune. Les femmes entassées nues sur le quai, avec leurs chevelures irréelles flottant sur le bleu de la mer, ressemblaient à des sirènes exilées. Mais la vieille Provençale hochait la tête : elles étaient camardes, disait-elle, sans cils et sans sourcils, les yeux chassieux et qui ne semblaient pas pouvoir supporter l'éclat du soleil d'Afrique, et l'affreux voyage qu'elles venaient de subir les avait réduites à l'état de squelettes. Le premier mouvement de curiosité passé elles ne se vendraient pas cent patagons2 chacune. On n'imaginait pas un de ces bons musulmans quelque peu superstitieux mettant volontiers dans sa couche une de ces larves gelées et hébétées. Ce qu'il leur fallait aux hommes de l'Islam, c'était des femmes bien en chair, au sang chaud, le muscle souple, le tempérament affamé et jamais lassé du travail de l'amour, tout ce qu'elle avait été elle-même, Fatima, dans son jeune temps. Et Allah pouvait témoigner que son mari avait eu tant à faire pour la contenter, qu'il en perdait l'envie de courir après d'autres concubines. Elle les connaissait les mâles de l'Islam. Ils étaient avides de femmes blanches et blondes, mais pas trop blanches ni trop blondes. Angélique correspondait exactement à leur idéal. C'était pourquoi, sans doute, elle avait bénéficié d'un traitement spécial, ce qui avait failli créer une émeute entre le Divan turc et la Taïffe algéroise. Mais l'arrivée des hardis navigateurs d'Islande avait détourné l'attention. La vieille Fatima se demandait à quel haut personnage Mezzo-Morte la réservait.
– Je ne serai pas vendue car je dois payer rançon, affirma Angélique.
– L'un n'empêche pas l'autre, dit sentencieusement la vieille renégate.
*****
Alger se préparait à une grande fête le lendemain. Peut-être la captive d'honneur pourrait-elle y assister ? Angélique s'impatientait, car elle n'avait pas revu le grand amiral d'Alger et elle aurait voulu obtenir des précisions sur son sort à elle. Sur le navire-palais, elle était en réalité plus isolée et gardée que dans une prison terrestre. Mezzo-Morte s'était vanté que ce navire était de conception personnelle, empruntant à la fois à la galiote vénitienne par sa densité d'armement et la force de son artillerie, à la galère antique par ses huit paires de rames et au chébec algérois par sa ligne renflée et basse sur l'eau, malgré ses deux mâts. Bien plus qu'un palais flottant, c'était un très puissant navire de guerre, doublé d'une autre felouque d'exercice. Les deux bateaux portaient nuit et jour une garde double des féroces cadets janissaires à turbans jaunes. Ils étaient en état permanent d'alerte et prêts à appareiller en quelques minutes, au cas d'un soulèvement de la ville, une révolte servile étant toujours prévisible avec ses 30 000 esclaves chrétiens ou un coup de main de la Taïffe, syndicat des reis d'Alger, le jour où le Grand Amiral aurait cessé de leur plaire. Ou encore une rébellion des janissaires turcs en garnison d'occupation, ces terribles joldaks qui avaient maintes fois assassiné déjà soit le Dey ou le Pacha, soit le reis amiral en place, pour obtenir une augmentation de solde ou le droit au partage des prises. Mezzo-Morte régnait sur un volcan et il le savait. C'est pourquoi du reste il régnait. Car il avait tout prévu. La darse construite par le célèbre Barberousse au XVIe siècle qui protégeait le port, était minée par ses soins et, en cas d'alerte extrême, les guetteurs à ses ordres avaient mission de la faire sauter, tandis que Mezzo-Morte, à bord de ses navires chargés de ses richesses, appareillerait vers un autre destin.
L'autre côté de la tenaille refermée sur Angélique était la presqu'île de la Marine, avec ses remparts bourrés de canons et de garnison, presqu'île montagneuse ne formant qu'une seule forteresse, où l'on voyait ce matin-là régner une grande activité. Des files d'esclaves accompagnés de chaouchs y traînaient des poutres, mâts et planches et installaient une sorte de tribune comme si on devait, du haut des remparts suivre des régates dans le bassin même du port d'Alger.
À bord de sa prison, Angélique remarqua aussi une agitation, prélude de la fête. Tous les cadets avaient revêtu leur tenue de parade : turban de soie jonquille et pantalon saroual de même couleur, veste verte, babouches rouges et poignards ou sabres à la place du simple couteau. Les plus âgés s'armaient de mousquets à la crosse incrustée d'or et d'argent. Certains des jeunes guerriers échangeaient des quolibets en se désignant deux petits pontons qu'on venait d'ancrer au milieu du bassin du port et sur chacun desquels un mât dressé se reliait à l'autre par une longue perche. Cela représentait l'ossature d'un porche ou d'un arc de triomphe flottant, sous lequel trois barques eussent pu passer de front mais pas une felouque cependant. Angélique se demanda qui on devait recevoir en si modeste équipage. Les regards des jeunes cadets ne lui semblaient pas rassurants. Enfin elle vit arriver sa vieille esclave qui monta allègrement l'échelle de la coupée. Ses yeux pétillaient d'excitation au-dessus de son haïk noir. Comme elle l'avait deviné, la « captive d'honneur » devait aussi être amenée au spectacle. Tous les captifs d'ailleurs étaient conviés et l'on irait jusqu'à sortir ceux de la prison souterraine ou mazmore, dont certains reverraient à cette occasion le jour pour la première fois depuis des années.
Deux esclaves suivaient, portant un gros ballot. Angélique y découvrit ses robes achetées à Malte et plusieurs autres, plus belles encore, provenant de diverses rapines de mer.
*****
Un peu plus tard elle se trouva installée en bonne place sur l'un des gradins couverts de tapis qu'elle avait vu dresser le matin au sommet de la forteresse, aux côtés d'un Noir gigantesque, vêtu comme un roi, un vrai mage d'enluminure. Une longue toge en poil de chameau, tissée et brodée de dessins géométriques aux teintes profondes où dominaient le rouge, le vert et le noir sur une trame blanche, se drapait en plis antiques sur ses larges épaules. Ce manteau étrange, une merveille de goût et de sobriété, s'ouvrait sur un caftan incarnat boutonné de multiples petits boutons jusqu'au col et rebrodé d'arabesques de fil d'or. La couleur faisait paraître plus sombre le noir bleuté du visage, étroitement encadré d'un turban de soie blanche dont les plis passaient sous le menton avant de s'élever en une haute coiffure qu'enserrait une bande de lamé or qui lui donnait des allures de diadème. Au regard d'Angélique, hypnotisée par ce somptueux voisinage, le Noir répondit en se levant et en s'inclinant profondément. Il avait le nez aquilin des sémites, leurs joues légèrement évidées sur une ossature délicate.
– Vous admirez mon manteau, je crois, dit-il.
Elle sursauta, surprise de l'entendre parler un français hésitant, mais sa voix agréable, aux inflexions un peu hautes, causa à la jeune femme une impression rassurante.
– Oui, dit-elle. Il ressemble à l'étendard des Croisés, dit-elle.
Le visage docte du grand nègre se contracta, un sourire effleura sa bouche sinueuse. Il s'accroupit de nouveau, jambes croisées à la turque, sur les coussins, et commença d'un air affable :
– Il y a fort longtemps que je n'ai plus parlé français et vous m'excuserez, noble dame... Exactement depuis la mort malheureuse de mon professeur, un Jésuite de grand renom et de grande science qu'Allah a mis sur ma route pour le bénéfice de mon esprit... Nous préférons les Chrétiens français aux Espagnols fanatiques. Leur esprit est plus proche de la souriante sagesse voulue d'Allah... Un étendard des Croisés, dites-vous en parlant de ma pauvre djellaba ? C'est ma vénérée mère qui me l'a tissée, sur le Haut-Nil, au Soudan. Elle en posa le premier fil huit jours après ma naissance et commença le manteau que je devais porter arrivé à l'âge d'homme. Et ces dessins sont ceux que toutes les femmes soudanaises exécutent depuis les temps les plus reculés. Vos Croisés chrétiens les ont en effet copiés sur leurs étendards, séduits qu'ils furent par leur grande beauté.
Angélique inclina la tête. Elle n'était pas en état d'entamer une polémique sur l'origine des tapisseries occidentales et orientales, mais la personnalité du Noir l'attirait. Il n'était pas particulièrement beau, ni laid. Son regard était franc et doux et surtout pénétré d'une profonde sagesse et d'une sorte de bienveillance non dépourvue d'une pointe d'humour. Elle ne voulut pas lui déplaire et se borna à le féliciter de la façon dont il parlait français.
– J'ai toujours eu plaisir à m'entretenir avec les Français, affirma-t-il. Ce sont des gens plaisants et sans arrogance, mais ils ont le grand tort d'être chrétiens.
Angélique répondit que les Chrétiens étaient persuadés que les païens, juifs et musulmans avaient le grand tort de ne pas être chrétiens, mais qu'elle était femme et savait que le domaine religieux n'était pas de son ressort.
Le Mage approuva cette preuve de modestie. La science de Dieu n'est pas un domaine où les esprits fragiles des femmes peuvent se hasarder inconsidérément.
– C'eût été mon ambition d'être prêtre, avoua-t-il, mais Allah en a décidé autrement. Et il m'a remis en main un troupeau moins facile à mener que les moutons que je gardais dans mon enfance.
– Vous étiez berger ?
– Oui, belle Firouzé.
Angélique tressaillit. Le Noir possédait-il la double vue ? Comment devinait-il qu'un prince persan l'avait appelée jadis Firouzé : Turquoise. Ce souvenir, en éveillant celui de Versailles et de la jalousie que le Roi avait éprouvée contre le ministre du Chah de Perse, fit mesurer à Angélique l'abîme qui la séparait d'une existence encore si proche. Combien, parmi les esclaves qui s'assemblaient là-bas sur les quais d'Alger, pouvaient faire la même comparaison ? La foule blanche et rousse, ponctuée de la noirceur des visages, montait et gonflait comme la marée, dans la touffeur ardente, précédée de la ligne blême des captifs dans leurs oripeaux, certains traînant leurs fers. Les toits des maisons étaient garnis ainsi que les embrasures des créneaux de la forteresse.
Un silence se fit. Un gros poussah maure, somptueusement vêtu, prenait place sur les gradins après s'être extrait péniblement d'une chaise à porteurs. Deux hommes, couverts sommairement d'un suaire rouge et portant pour tout attirail un long cordon noir en bandoulière, l'escortaient.
– C'est Son Excellence le dey d'Alger, dit le grand Noir en se penchant familièrement vers Angélique. Il est parent du sultan de Constantinople et possède l'honneur insigne d'avoir dans sa garde deux « muets du Sérail », de la fameuse cohorte des étrangleurs.
– Pourquoi des étrangleurs ? Que font-ils ?
– Ils étranglent, dit le nègre avec un petit sourire, puisque telle est leur raison d'être.
– Qui sont leurs victimes ?
– Nul ne le sait puisqu'ils sont muets. On leur a arraché la langue. Ce sont des serviteurs utiles. Mon maître en possède aussi.
Angélique pensa que ce devait être un haut diplomate barbaresque, peut-être un ambassadeur de ce Soudan auquel il avait fait allusion ? Le Dey le salua profondément, et Mezzo-Morte fit de même, portant la main à son turban lorsqu'il parut, précédant le Pacha Sali Hassan que son insolence faisait grimacer de rage.
Les trois maîtres d'Alger s'installèrent parmi les compagnies de joldaks en vestes et turbans écarlates, les minces de la ville et les chaouchs d'Alger et de leurs officiers. Les grands bourgeois, honnêtes marchands d'esclaves, les reis les plus réputés prenaient place à leur tour. Une clameur subite comme un ouragan courut. Les regards se tournèrent vers le fond de la baie, où abordait une escorte de cavaliers turcs précédée d'un groupe de gardes turcs plus semblables à des porte-faix, torse et jambes nus et leurs crânes rasés couverts d'une calotte rouge. Ils encadraient un prisonnier chrétien nu et chargé de chaînes. Un frisson violent secoua Angélique tandis qu'une horrible appréhension l'envahissait. Malgré l'éloignement elle était certaine de reconnaître, dans ce misérable enchaîné, le chevalier de Nesselhood, amiral de la Religion.
Au bas du quai un grand caïque engloutit le prisonnier, ses quatre geôliers, les hommes d'escorte et deux autres galériens, chargés de rouleaux de corde. Le caïque vogua vers les deux pontons au centre de la rade, où ses occupants débarquèrent. Simultanément, quatre galères quittèrent les rangs de la flotte ancrée le long des quais et de la darse glissant sur les flots lentement, elles s'approchèrent des pontons, comme des squales guettant leur proie. Alors Angélique se souvint des paroles que le chevalier germanique avait lancées un jour : « Mezzo-Morte a juré de me faire tirer par quatre galères » et encore « Souvenez-vous, Frère, que la vraie mort d'un chevalier, c'est le martyre ». Ces paroles prenaient soudain une signification aveuglante. Et aussi celles de Mezzo-Morte : « Je vous montrerai bientôt comment je traite mes ennemis. »
Elle tourna des yeux horrifiés vers le renégat. Celui-ci la fixait d'un regard où luisait une satisfaction démoniaque. Elle était là pour assister à l'un des plus affreux supplices, sur la personne d'un être qu'elle estimait et qui représentait l'un des grands noms du monde chrétien. Elle se raidit, se jurant aussitôt qu'elle ne se donnerait pas en spectacle à ces Infidèles. Elle aurait voulu crier d'horreur et s'enfuir mais elle était gardée de toutes parts et placée de telle sorte qu'aucun détail de ce qui allait se dérouler au centre de l'arène bleue ne pourrait lui échapper.
Par une manœuvre compliquée mais impeccable, les quatre galères avaient viré de bord afin de présenter leurs poupes en direction des pontons, et stoppaient à une trentaine de toises. Maintenant le chevalier de Nesselhood était suspendu tel un pantin humain au centre de la poutre. Une ceinture de cuir le retenait au bout d'une corde, et de ses poignets et de ses chevilles partaient, comme des fils d'araignée, les câbles qui le reliaient à l'arrière de chacune des quatre galères.
Le public haletait d'un même souffle ; toute une foule hystérique, sous l'œil rond des canons braqués de la forteresse.
– La Illa Ha illa la !...
La clameur pointue s'éleva sous le ciel de feu.
Angélique se couvrit le visage de ses mains.
Les hululements des femmes et des enfants se frappant la bouche en cadence, vrillaient l'air de mille endroits différents.
– Le chœur des cigales de l'Enfer, dit la voix du grand Mage.
Il souriait. La folie gagnait les spectateurs, les dressant, déchaînés. Plus encore qu'à un supplice c'était à une compétition qu'on assistait, au triomphe de la première galère qui réussirait à arracher un membre du corps pantelant et à dominer la force des autres. Les comités à bord couraient comme des bourdons en furie, hurlant, abattant leurs fouets sur les dos nus et sanglants des galériens. Ce soir on dénombrerait des morts dans les chiourmes.
L'immense clameur ne cessait de rouler, couvrant le cri rauque du supplicié.
– Dieu ! Dieu ! Miséricorde !...
– La Illa Ha illa la !...
– Mon Dieu, suppliait Angélique. Mon Dieu, vous qui avez créé les hommes !
Une voix demanda, venue de très loin :
– La croyance des Chrétiens n'accorde-t-elle pas le Paradis à ceux qui meurent pour la Foi ?
Le grand Mage était le seul à demeurer impassible, parmi le courant de violence qui ravageait et tordait les gens autour de lui. D'un œil sagace, il considérait l'âpre lutte des galères, puis reportait un intérêt discret sur la captive chrétienne, à ses côtés. Elle ne tremblait pas, elle ne s'évanouissait pas, mais il ne voyait d'elle qu'une ample chevelure épandue, couvrant ses épaules, et son front incliné dans l'attitude de ces pleureuses bibliques que peignent les Chrétiens idolâtres, sur leurs livres de prière, les missels, dont le Jésuite lui avait laissé un exemplaire en souvenir.
Cependant lorsqu'une clameur triomphante tonna, puis une autre, il la vit redresser la tête et, au vu de tous les Infidèles, elle traça sur elle le signe de la Croix. Deux cadets de Mezzo-Morte l'aperçurent. Ils bondirent comme des loups, l'écume aux lèvres. Mais le grand nègre se dressa de toute sa haute stature, et tirant son poignard, les yeux étincelants, leur enjoignit impérativement de se tenir tranquilles.
Angélique n'avait pas eu conscience de cette courte scène. Au silence morne et comme épuisé qui tombait sur la foule, elle savait que c'était fini. Quatre galères fuyaient vers le large, traînant dans leur sillage sanglant les lambeaux du corps du chevalier-martyr. Elles accompliraient une sorte de vogue triomphale dans la direction du soleil levant, où se trouve La Mecque, pèlerinage des Croyants, puis reviendraient à l'heure où la prière du muezzin du haut du minaret incline l'Islam prosterné.
Mezzo-Morte, le renégat, vint se planter devant Angélique. Elle refusait de le voir, regardant au loin s'éloigner les galères. Elle était pâle, mais il enragea qu'elle ne se montrât pas plus bouleversée et abattue. Un rictus féroce tordit sa bouche.
– À vous, maintenant, dit-il.