Pendant le terrible orage qui a éclaté le soir de l’anniversaire de la petite, j’ai eu peur, comme toujours. Mais alors qu’ils étaient tous regroupés autour de la lumière des bougies dans la salle à manger, tu m’as rejointe dans le noir, mon amour. L’électricité était coupée, mais tes mains étaient comme des rayons de lumière dirigés vers moi, étincelant sur ma peau, des mains incandescentes de passion. Et tu m’as transportée vers un état que je ne connaissais pas, où mon mari ne m’avait jamais emmenée, ni personne, tu entends, personne. Je suis allée les rejoindre quand l’électricité a été rétablie. Le gâteau est arrivé à ce moment-là et j’ai repris mon rôle de mère et d’épouse parfaite, mais je brillais encore de ton désir, il était partout en moi. Elle m’a de nouveau regardée comme si elle soupçonnait quelque chose, comme si elle savait. Mais je n’ai pas peur, tu entends ? Ils ne me font plus peur. Je sais que, bientôt, il faudra que je parte, que je rentre à Paris, que je retourne à ma routine, à l’avenue Kléber et à son atmosphère tranquille et bien élevée, aux enfants et à leur éducation…

Je te parle trop de mes enfants, n’est-ce pas ? Parce que ce sont mes trésors. Ils sont tout pour moi. Tu connais l’expression « la prunelle de mes yeux » ? Voilà ce qu’ils sont, mes précieux petits anges, la prunelle de mes yeux. Si ma vie est d’être à tes côtés, ce que je désire plus que tout au monde, mon amour, alors il faut qu’ils soient là eux aussi. Que nous soyons tous les quatre. Une vraie petite famille. Mais est-ce vraiment possible ? Est-ce possible ?

Mon mari a annulé son week-end avec nous ici. Ce qui veut dire que tu peux venir, encore une fois, me rejoindre dans ma chambre, tard dans la nuit. Je t’attendrai. Je frissonne déjà en pensant à ce que tu vas m’offrir et à ce que je vais te donner.

Tu dois détruire cette lettre.

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