Chapitre 24


Une troisième aurore s'annonçait.

Ce matin-là se tiendrait le Grand Conseil auquel Angélique aussi était conviée.

Sur la rive de Lévis où s'allumaient les premiers quinquets derrière les fenêtres des habitations, on voyait se déplacer les fleurs rouges des pots à feu que portaient les paysans se dirigeant vers l'embarcadère.

C'était jour de marché. Ils traversaient le fleuve pour se rendre à Québec avec légumes, œufs, lait, beurre, poissons frais et fumés, viande ou charcuterie. On commençait à deviner le remue-ménage discret de la rade où deux navires à l'ancre balançaient leurs lanternes. Des radeaux chargés se détachaient de l'ombre des falaises.

Puis vers l'est, une longue barre d'un orange épais apparut au-dessus du feston noir des Appalaches. La lueur montait, lente, comme ayant de la peine à se frayer passage dans la confusion nocturne où s'engloutissaient îles, caps et côtes chargés de forêts. Cette partie du monde appartenait encore à la genèse, au chaos.

Le jour serait nuageux. Rien de l'éclat de la veille. Aujourd'hui, le matin mouillé rendait la ville benoîte et simple.

Angélique, après avoir, du seuil de la maison, contemplé les lointains, descendit la rue de la Petite-Chapelle, modestement escortée de M. de Barssempuy et de Piksarett. Elle se rendait au Grand Conseil prévu en leur honneur.

C'était une réunion exceptionnelle, destinée à régler les questions que leur arrivée dans la ville soulevait. Elle serait la seule femme avec Mme de Mercouville, dont l'avis était estimé précieux par la connaissance qu'elle avait des questions de charité et la compétence avec laquelle elle secondait l'intendant Carlon dans ses essais de développements commerciaux et artisanaux de la colonie.

En parvenant à la place de la Cathédrale, Angélique rejoignit Joffrey de Peyrac qui arrivait du manoir de Montigny avec le comte d'Urville, Kouassi-Bâ, quatre Espagnols l'encadrant et son écuyer breton, Yann Le Couennec, chargé des sacs contenant papiers et documents dont il aurait peut-être à faire mention au cours de la séance.

Deux porteurs de torchères et deux jeunes tambours précédaient le petit groupe. Les tambours scandaient leur avance de discrets roulements intermittents, mais qui suffisaient à faire sortir de toutes les encoignures nombre de bonnes gens déjà en besogne malgré l'heure matinale. On se levait tôt à Québec.

Franchissant la grille du Séminaire, des petits garçons et adolescents en uniformes noirs, en rang et se tenant par la main, traversèrent la place pour se rendre chez les jésuites où les attendaient leurs études de grammaire, mathématiques, théologie et mécanique. Un jeune clerc et un « engagé » les accompagnaient.

De concert, Angélique, le comte de Peyrac et leur suite montèrent la rue du Fort pour atteindre la Place d'Armes en lisière de laquelle, côté fleuve, s'érigeait le château Saint-Louis, résidence du gouverneur. Le château avait été construit à l'emplacement du premier fort édifié par Champlain pour protéger l'habitation à ses pieds. Il était donc situé sur le côté le plus escarpé de la montagne, juste au-dessus de la Basse-Ville.

C'était aujourd'hui un grand bâtiment de deux étages s'étendant du nord au sud, au bord de la falaise, avec des grands toits couverts d'ardoises importées de France, de hautes et nombreuses cheminées. L'entrée était à l'ouest, donnant sur une cour encadrée en partie d'un mur et de bâtiments dans lesquels logeaient les militaires.

On débouchait sur la Place d'Armes plantée d'ormes et d'érables, au centre de laquelle était ménagé un espace dénudé pour permettre aux soldats de faire l'exercice. Des silhouettes emmitouflées arrivaient, émergeant des rues avoisinantes ; venant de la rue qu'on appelait la Grande Allée, deux cavaliers mirent pied à terre et attachèrent leurs montures à l'angle du bâtiment de la Prévôté, d'où sortit la silhouette trapue du lieutenant de police, M. Garreau d'Entremont. Après s'être salués les trois hommes se dirigèrent à leur tour vers le château Saint-Louis. Arrivant de la ville un carrosse les dépassa ; il grinçait sur ses essieux et les fers des chevaux glissaient sur les pavés vernis de gelée blanche. M. de Frontenac revenait de la messe. Comme il était en guerre sourde contre les Jésuites et peu désireux de favoriser l'évêque, il allait se confesser et entendre la messe chez les Récollets qui avaient un petit couvent à l'écart de la ville, sur la rivière Saint-Charles, près de Notre-Dame-des-Anges.

Peu de dignitaires à Québec commençaient leur journée sans avoir assisté au Saint-Sacrifice de la messe et communié. En toutes saisons, et s'il le fallait l'hiver, dans la nuit la plus noire ces messieurs couraient à leurs patenôtres. Chacun ayant une dévotion particulière, il mettait à l'honorer une fidélité pointilleuse.

L'intendant Carlon, une fois par semaine, se faisait ouvrir la petite chapelle Sainte-Foy, isolée, au carrefour de quelques rues et sentiers, entre les ursulines et le quartier Sainte-Anne.

Garreau d'Entremont, deux vendredis par mois, requérait la chapelle latérale de la cathédrale, dédiée à saint Michel Archange, et y faisait célébrer une grand-messe avec trois officiants, on ne savait à quelle intention, mais qui devait revêtir aux yeux du lieutenant de police civile et criminelle une grande importance car il ne s'en abstenait jamais.

Frontenac sauta du carrosse en passant près du comte et de la comtesse de Peyrac. Le teint avivé par l'air froid, souriant, il baisa la main d'Angélique et passa son bras sous le sien.

– Madame, pardonnez à d'infatigables individus de vous avoir convoquée de si grand matin... J'ai prévu, pour tout ce que nous avons à débattre, que plusieurs heures suffiraient à peine. Et, d'autre part, votre présence est indispensable... Ah ! Que dis-je ? Je me montre hypocrite. Je sollicite pour requérir votre présence parmi nous toutes sortes de bonnes raisons telle que la nécessité d'avoir recours à votre compétence pour statuer sur le sort des jeunes filles naufragées que vous avez amenées avec vous et pour ceci ou cela encore... mais, à la vérité... et cela tient pour ces messieurs aussi bien que pour moi, je gage... je crois que déjà NOUS NE POUVONS PLUS NOUS PASSER DE VOUS...

Sa galanterie fit sourire Angélique. Elle affirma qu'elle se réjouissait de s'asseoir au Conseil car depuis de longs mois Québec était le centre de ses pensées.

Ils pénétrèrent dans la cour du château par un grand porche surmonté d'un écusson et d'une croix de Malte imbriqués dans la voussure de pierre. L'entrée était flanquée de deux corps de garde. Des militaires sortirent pour présenter les armes. Piksarett leur répondit d'un geste noble de sa main levée. Il avait revêtu sa fameuse redingote rouge d'officier anglais, ce qui ne l'empêchait pas d'être chaussé de mocassins. Ses cheveux, soigneusement oints de graisse d'ours, aux tresses enfilées dans leur étui de pattes de renard, étaient coiffés d'un chapeau de castor à deux plumes d'autruche noires, cadeau du gouverneur. Il s'invitait lui-même au Conseil et cela ne gênait personne. Il pénétra le premier dans la résidence seigneuriale.

Les porteurs de torchères éteignirent leurs brandons résineux dans un baquet de sable. Le jour était levé maintenant.

M. de Frontenac entraîna Angélique sur la terrasse donnant sur le fleuve, c'était une galerie pavée en dalles et protégée du précipice par une balustrade de fer forgé, tout au long de la façade est.

De ce belvédère, on avait une vue splendide sur le Saint-Laurent et les montagnes. Les fumées de la Basse-Ville montaient doucement en s'effilochant. Un peu en contrebas, sur la droite, un fortin de bois, accroché comme par miracle au flanc rocheux, était chargé de surveiller les abords escarpés et presque inaccessibles de ce côté du château.

Frontenac était heureux. Le soleil levant inondait la terrasse et frappait la façade du château Saint-Louis de sa lumière basse et d'autant plus éblouissante. Elle les frappait au niveau des yeux. Le soleil, énorme entre ses nuages mauves allongés, semblait les regarder face à face. Avant d'être happé par la voûte abaissée d'un gris pâle du ciel, l'astre du jour lança en toutes directions une gerbe de rayons puis sa lueur s'éteignit.

– Je ne serais pas étonné qu'il neige, dit le gouverneur.

Ils entrèrent directement dans la salle du Conseil. Les portes-fenêtres s'ouvraient sur la terrasse. Des laquais vinrent les fermer.

À un bout de l'immense pièce, un grand feu ronflait dans l'âtre monumental et dispensait chaleur et clarté. Au-dessus de l'entablement de marbre de la cheminée, on pouvait voir, dressé, un grand tableau allégorique à la gloire du roi de France et que l'on disait peint par un élève du célèbre Le Brun. À l'autre mur, en vis-à-vis, il y avait un portrait de la comtesse de Frontenac déguisée en guerrière, casquée d'acier étincelant et de plumes. Elle n'avait pas renoncé pour autant à ses belles boucles d'oreilles de diamants et de perles, mais tenait fièrement un arc, tandis qu'un carquois bien chargé de flèches se devinait derrière elle dans la pénombre environnante du tableau destinée à faire ressortir avec plus d'éclat la peau nacrée de son visage et de ses bras dodus. Angélique qui connaissait la réputation de beauté de Mme de Frontenac pensa que le peintre ne l'avait pas flattée. On disait que le Roi la convoitait et que c'était une des raisons qui avaient contribué à faire nommer Louis de Buade comte de Frontenac au gouvernement du Canada.

Des deux côtés de l'âtre étaient dressés des étendards en faisceaux, retenus par des écus de bois peints aux armes du Roi et de la ville de Paris.

Cette grande salle avait beaucoup de solennité. Ce n'était pas Versailles, mais quelque chose en apporta le reflet lorsque le gouverneur s'approcha d'un pas majestueux de la longue table disposée en son milieu et qu'il devait présider.

Frontenac fit asseoir Angélique à sa droite et M. de Bardagne à sa gauche.

Les regards d'Angélique croisèrent ceux de l'envoyé du Roi et elle ne put s'empêcher de lui sourire.

Cependant, ces messieurs ne cessaient d'arriver, certains faisant sonner les éperons sur les dalles et d'autres les talons hauts de leurs souliers à boucles. Enfin, dans un majestueux bruissement d'étoffes et de traîne, l'évêque en soutane de cour et camail violet fit son entrée, suivi de son camérier.

Monseigneur de Laval prit place au centre de la table et, de l'autre côté, lui faisant face, l'intendant Carlon. Les autres membres du Conseil et ceux qui avaient été invités à participer à la séance exceptionnelle se disposèrent à leur guise. La plupart portaient chapeau, manteau et l'épée pour les gentilshommes.

Le nommé Basile vint en bonnet de fourrure et houppelande de peau fourrée, dont il se débarrassa pour apparaître en gilet à boutons de corne et rabat de lingerie ordinaire.

Le marquis de Ville d'Avray qui, poudré et parfumé, s'asseyait à la droite d'Angélique, lui confia que le sieur Basile avait fait partie de tant de Grands Conseils depuis plus de vingt ans qu'on ne se formalisait plus de sa dégaine, de même que l'on acceptait la présence inévitable de son commis, toujours à ses côtés ou perché derrière sa chaise, Paul-le-Follet... Le greffier Carbonnel avait essayé de l'inscrire dans les registres sous le nom de Lefollet, mais le commis assisté de Basile avait fait rectifier Le Follet ou le Fou. À la longue tous les sourcilleux avaient pris leur parti de son nom, de sa présence et de son air gouailleur.

Basile valait à lui seul tous les tabellions, notaires ou hommes de loi, de la colonie. Il avait la main sur les marchés de la Haute et de la Basse-Ville, l'emplacement des entrepôts et des grèves de débarquement, sur une variété infinie d'affaires sans apparence, que son habilité et ses connaissances juridiques rendaient florissantes.

L'Indien Piksarett se glissa entre Angélique et M. de Frontenac. Ce que voyant, celui-ci le pria de présider à ses côtés. Le Narrangassett estimait devoir siéger dans un Conseil où le sort de l'Acadie allait être débattu. Il représentait les tribus de la confédération abénaquise alliée des Français, partie algonquine du Sud-Ouest, au contact de l'océan et des fleuves Pénobscot et Kennébec, où s'intégraient d'importantes ethnies : Mic-Macs, Etchemins, Malécites, Pesmacodics, Pentagouets... Il commença d'aligner sur la table une série de bâtonnets.

Les conseillers qui prenaient place le regardèrent avec inquiétude. En principe, ils ne redoutaient pas l'éloquence des Indiens. On les savait capables de soutenir des homélies de plusieurs heures. Quand ils avaient l'intention de faire un long discours, ils utilisaient des petits bâtons pour mieux se souvenir des points dont ils auraient à discuter. Chaque bâtonnet représentait un paragraphe de leur harangue. Ils les plaçaient devant eux, certains les ajoutant, d'autres les retirant au fur et à mesure qu'ils parlaient. Piksarett paraissait donc envisager d'importantes communications. Et comme chacune des personnes convoquées se trouvait dans le même état d'esprit, on pouvait se préparer à de chaudes luttes pour obtenir ou conserver la parole.

Mme de Mercouville se présenta suivie d'un esclave indien, de race panis, qu'elle avait acheté à des « voyageurs » revenant des Grands Lacs. Il était défiguré par une récente brûlure qui marquait du sceau de la fleur de lys sa joue droite, mais il n'en portait pas moins fièrement le sac en tapisserie d'où l'active dame tira une liasse de papiers.

– Nous ne pourrons tout aborder, à ce Conseil, admit Mme de Mercouville en saluant Angélique, mais au moins je vais essayer d'obtenir une situation nette pour vos Filles du Roy. Vous avez fait votre part de charité à leur endroit. À nous de faire la nôtre. Le procureur et l'intendant vont se disputer quand il va être question des crédits mais l'intendant se range toujours à mes avis car je lui ai apporté une grande aide dans son commerce avec les Antilles.

Elle était créole, née dans ces îles ensoleillées, dont son père était le gouverneur. Ce qui lui avait donné le goût des choses de la mer et des transactions de denrées diverses qui illustrent les ports des Caraïbes, dans une effervescence de mouvement, de couleurs et de parfums des plus excitantes : blé contre sucre, bois contre soieries, esclaves contre tabac, munitions contre rhum, etc.

Avant l'ouverture de la séance, elle trouva le moyen de glisser à Angélique qu'elle avait des relations importantes à Paris, et l'une d'elles, surtout, lui était très précieuse. Il s'agissait d'une amie d'enfance avec laquelle elle avait partagé ses premiers jeux sous les flamboyants de la Martinique, puis des années de pensionnat en France. Revenue aux Antilles, elle n'avait cessé de correspondre avec cette amie qui, aujourd'hui, gravitait à Versailles dans l'entourage du Roi et avait su retenir son attention. On commençait à prononcer son nom comme celui de la future favorite.

– Comment s'appelle donc votre amie ? s'informa Angélique, curieuse de connaître une rivale à Athénaïs de Montespan.

– La Marquise de Maintenon.

Angélique chercha dans sa mémoire, mais ce nom ne lui rappelait rien. Mme de Mercouville alla s'asseoir modestement près de Pierre Gollin qui était le plus falot des cinq conseillers.

Elle ne voulait pas avoir l'air de s'immiscer parmi les membres nommés du Grand Conseil, mais aujourd'hui la réunion comportait presque plus d'invités que de siégeants ordinaires.

C'était le procureur royal du Grand Conseil, Noël Tardieu de La Vaudière, qui avait pris sur lui de faire arrêter M. d'Arreboust, et personne ne s'étonnerait de voir celui-ci en garder rancune, et qu'il y eût, de part et d'autre, des réflexions acerbes.

Angélique vit le jeune homme dont on parlait s'avancer d'un air assuré. Il resta debout s'entretenant avec M. Carlon, avant de se décider à s'asseoir non sans avoir jeté sur l'assemblée un regard d'une lenteur calculée et déplaisante. L'expression implacable insultait à la douceur bleue de sa prunelle. Angélique ne pouvait s'empêcher d'admirer une fois de plus la prestance et la beauté de ce garçon. Cela l'inclinait à l'indulgence. Elle se souvint qu'il avait pour femme cette ravissante Bérengère-Aimée dont l'amabilité et la vivacité l'avaient conquise.

– Un petit ménage ambitieux... peuh..., murmura Ville d'Avray en remuant à peine les lèvres. Dommage que sa femme soit si jolie... et lui si beau...

Le comte de Loménie-Chambord se vêtait avec modestie d'un vêtement de drap gris de coupe militaire. Dans la lumière un peu atténuée qui tombait des fenêtres en vitrail, son visage aux traits fins reflétait la douceur lointaine de ses pensées et elle lui trouva l'air triste.

L'intendant Carlon quoique parlant et répondant à tous lui parut l'objet d'une songerie morose et elle eut l'intuition que ces deux hommes, auxquels elle se considérait liée par des liens d'amitié et de reconnaissance, étaient en proie à un chagrin personnel. Les regards de Loménie finirent par rencontrer les siens. Réalisant que c'était lui qu'elle regardait, il parut surpris et sourit.

L'intendant, en revanche, se renfrogna. Lui et Angélique étaient trop éloignés pour pouvoir correspondre par la parole mais la même pensée les traversa au même instant : que le sujet de la duchesse de Maudribourg, de sa venue, ou plutôt de sa non-venue, serait abordé et que ce serait un moment difficile pour beaucoup d'entre eux.

Joffrey était au bout de la table dans son justaucorps de velours rouge à broderies d'argent. Un ruban de moire soutenait sur sa poitrine une étoile de diamants. En observant les unes après les autres les personnes assemblées, Angélique se demanda si parmi elles se trouvait « l'espion » de Joffrey.

C'était sur ses indications que le comte de Peyrac avait décidé du choix de ses présents lorsqu'il en avait fait le tri sur la plage de Tidmagouche. Il fallait croire qu'il avait comblé les vœux de chacun et surtout de chacune car les rumeurs les plus enthousiastes circulaient à ce sujet. Seule, Mme de Castel-Morgeat n'avait pas reçu le délicieux bibelot d'or et d'émeraude prévu pour elle.

Où était-elle en ce moment, Sabine de Castel-Morgeat ? Elle devait se terrer là-haut dans son appartement du château Saint-Louis, tout en songeant que sa propre demeure bâillait à ciel ouvert et que ceux qu'elle avait voulu repousser à coups de canon siégeaient victorieux dans la salle du Conseil.

Avant d'ouvrir la séance, le gouverneur pria l'évêque de la bénir d'une courte prière. Lui-même requit de saint Joseph la bonté de les éclairer avec sagesse dans leurs délibérations. Lorsque l'on eut répondu trois fois : « Priez pour nous », à l'invocation : saint Joseph, patron de la Nouvelle-France, tout le monde se rassit.

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