Chapitre 28


Le dernier convoi, prêt à partir pour Montréal, se formait. Bientôt les glaces seraient là qui arrêteraient le trafic fluvial entre les trois cités de la Nouvelle-France : Trois-Rivières, Montréal et Québec. Nulle route autre que le Saint-Laurent ne les reliait entre elles. On pouvait à la rigueur envoyer quelques courriers en traîne ou à raquettes par les pistes du fleuve gelé, mais les tempêtes de l'hiver rendaient ces expéditions dangereuses.

On se disait donc adieu pour plusieurs mois entre Canadiens.

Les Trifluviens en bonnets blancs seraient laissés au passage, aux rives de leur cité plate, petite Venise polaire éparpillée sur ses îles parmi les chenaux d'un delta qui drainait des rivières venues des Pays d'En Haut.

Les Montréalais et leurs bonnets bleus rejoignaient leur fief de la fourrure et de la prière, Ville-Marie15 la Sainte, au pied du mont Royal qui, à huit cents lieues en amont de Québec, marquait la fin du fleuve navigable.

Les voyageurs en partance s'étaient groupés à l'anse du Sault-au-Matelot, au pied des hautes maisons de la rue du même nom. Le soleil brillait et les volets de bois, peints de couleurs vives, chatoyant de bleu, de rouge et de jaune, sur les façades de pierre, donnaient un air de gaieté à la scène.

Un vent assez fort balayait de long en large le ciel de jade où se dissolvaient et se reformaient sans cesse des formations de nuages d'un sépia foncé ou d'un gris charbonneux, ourlés de jaune soufre.

Libre encore de rouler ses flots tumultueux, le Saint-Laurent continuait de présenter, dans ses coloris et dans ses nuances, les plus folles parures. Reflétant les mouvances du ciel, il nouait, ce matin-là, des circonvolutions tour à tour noires ou miel, traversées de courants d'émeraude.

De la grève étroite, le fleuve impressionnait, se découvrant dans toute sa puissance et ses caprices de reptile géant, qui, après s'être lové paresseusement autour de l'île d'Orléans, se glissait entre les promontoires jumeaux de Lévis et du Cap Diamant, pour s'élancer vers le sud-ouest avec résolution.

Au-delà de Trois-Rivières, il s'enflerait de nouveau, formant les belles étendues du lac Saint-Pierre puis continuerait, encore majestueux et vaste, pour aller enserrer de ses bras glauques la grande île de Montréal et sa petite sœur l'île Jésus.

« Le chemin qui marche », disaient les Indiens. Tel était-il ce fleuve-mer, Nil du Septentrion. Attrayant, magnifique et sournois, un monstre...

Ses tempêtes, ses courants infernaux, ses rochers pleins de traîtrise le rendaient redoutable. Ses désastres et ses naufrages ne se comptaient plus, ni les vies humaines et les biens considérables qu'il avait engloutis dans ses entrailles glacées.

Pourtant on l'aimait, on le retrouvait toujours avec plaisir et l'excitation de la navigation faisait briller, à l'avance, les yeux des voyageurs.

Angélique s'était fait accompagner de M. Tissot, le maître d'hôtel et de ses aides, qui portaient des paniers dans lesquels elle avait fait préparer des provisions de bouche, pour les remettre à Mlle Bourgeoys et ses jeunes filles. Elle avait remarqué à quel point elles étaient charitables et manquaient du nécessaire.

Les enfants étaient de la partie ainsi que Yolande et Adhémar, et les jeunes pages, Eloi Macollet et Piksarett qui avait retrouvé sa peau d'ours, son arc et ses flèches, son tomahawk et sa machette glissée à sa ceinture. Il y avait comme d'habitude beaucoup d'Indiens mêlés à la foule.

On aperçut le marquis de Ville d'Avray car il était toujours présent là où il se passait un événement quelconque. Il vint vers Angélique afin de lui désigner quelques personnes parmi celles qu'elle ne connaissait pas encore. Il lui montra Mme Le Bachoys dont elle avait entendu parler comme d'une forte femme à tous les points de vue. Elle était accompagnée de ses filles et les gendres étaient là aussi ainsi que les enfants. M. de Chambly-Montauban et Romain de L'Aubignière faisaient partie de l'escorte car le premier avait des vues sur l'aînée, une jeune fille un peu prolongée, ce qui était rare au Canada, et le second courtisait la cadette, une jolie brunette de dix-huit ans. Mme Le Bachoys riait et lançait ses bons mots et elle draina tout de suite une cour importante.

Ce jour-là, elle partagea la vedette avec Angélique, dont la venue provoquait toujours un rassemblement.

M. d'Arreboust essayait d'aborder Mlle Bourgeoys afin de lui remettre une lettre pour sa femme, Camille d'Arreboust, qui avait consacré sa vie à Dieu, et s'était retirée, recluse, à Ville-Marie, afin d'y terminer ses jours dans la prière et la mortification.

Deux grandes barques étaient à quai. À l'arrière de chacune, une toile à voile tendue permettrait aux femmes et aux enfants de s'abriter en cas de mauvais temps.

Angélique aperçut la petite famille de nouveaux immigrants qui avait fait antichambre avec elle, chez l'évêque. Ils attendaient, leurs baluchons en main, sous l'égide de leur seigneur, M. de La Porterie. Dûment dotés de confortables capots de serge brune et de bottes sauvages, ils avaient déjà meilleure mine. On les déposerait sur la rive, aux alentours de la paroisse où se trouvait leur futur domaine. Ils passeraient l'hiver chez un habitant où ils s'initieraient aux rudiments de la vie canadienne puis, le printemps venu, commenceraient à dessoucher leur terre et à bâtir leur maison. Regagnant également son manoir au bord du fleuve, un jeune seigneur d'une vingtaine d'années, accompagné de sa femme qui n'en avait guère plus de dix-sept, remerciait avec effusion M. de Bernières, curé de Québec et directeur du Séminaire, qui leur avait fait l'honneur de baptiser leur petite fille nouveau-née.

La jeune femme était revenue, au cours de l'été, afin d'accoucher à l'Hôtel-Dieu de Québec.

Durant tout le temps qu'on prit à charger les barques de caisses, de coffres, de tonneaux, de ballots de toutes sortes de marchandises, M. de Bernières, le sympathique ecclésiastique, d'une quarantaine d'années, tint le bébé dans ses bras avec des précautions maternelles.

Il contemplait attendri la petite fille et recommendait à sa jeune mère d'en prendre bien soin. Le jeune couple lui était un peu apparenté, issu comme lui d'une illustre famille de Normandie. Il avait voulu que l'enfant se nommât Jourdaine, ainsi qu'une de ses tantes qui était sœur de son oncle Jean de Bernières, le grand mystique de Caen, ami de Mme de La Peltrie, l'une des fondatrices du Canada.

Ville d'Avray accapara longuement Mlle Bourgeoys. Angélique crut qu'elle ne pourrait même pas adresser à celle-ci quelques mots d'adieu. Tenant par la main Chérubin, le marquis pérorait sans souci des autres.

– Je ne suis point chaud de le confier aux jésuites, disait-il, ni même à ces messieurs du séminaire.

– ... de toute façon il est encore trop petit pour entreprendre des études, répondait Mlle Bourgeoys.

– C'est cela. J'aurais voulu le confier à une éducatrice telle que vous, Mère Bourgeoys, car il faut qu'il fasse carrière.

– Pourquoi : IL FAUT ? Et quelle carrière ? demanda nettement Mlle Bourgeoys.

– Page du roi. Il ne peut y en avoir d'autre pour lui. Mais j'aimerais le ramener en France policé vers huit ou neuf ans. Le laisser à Marcelline sa mère ? Impossible. C'est une femme exquise que j'adore, mais elle ne quittera jamais sa censive du fond de la Baie Française. Et je ne peux le laisser là-bas pour le voir devenir une brute comme tous les autres petits bâtards des frères Défour... Cela, jamais.

– Hé ! De quoi vous mêlez-vous ? grommela Amédée Défour, qui, précisément à deux pas, s'occupait d'ôter un filin d'une bitte d'amarrage.

Le baron de Vauvenart, Acadien, se tenait parmi ceux qui demeuraient à Québec ainsi que Grand Bois. Tous deux avaient entrepris de profiter de leur séjour dans la capitale pour trouver femme.

Vauvenart courtisait une veuve, riche et attrayante, que l'on appelait la Dentellière, car elle était des Flandres et pratiquait l'art délicat de la dentelle. Elle habitait la rue d'Angélique et celle-ci l'avait déjà aperçue, lorsqu'elle passait, assise devant sa fenêtre, penchée tout le jour sur le coussin où elle plantait ses fuseaux.

– Ainsi vous avez déclaré Chérubin votre fils à la face du monde ? fit remarquer Angélique, lorsque Ville d'Avray la rejoignit.

– Avec Mademoiselle Bourgeoys il était inutile de feindre. Elle s'en était aperçue dès le premier coup d'œil... Il est vrai qu'il me ressemble tellement, dit-il en contemplant Chérubin.

– Et que vous a-t-elle conseillé pour calmer vos alarmes paternelles ?

– De le laisser à vos soins... ce que je comptais faire, bien entendu.

Maintenant c'était Eloi Macollet qui s'entretenait avec la fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame. On voyait que celle-ci le sermonnait à mi-voix et il approuvait de sa toque rouge avec docilité.

Puis M. d'Arreboust lui remit la lettre préparée. Angélique l'entendit qui recommandait :

– Vous lui direz que je l'aime...

– Pourquoi ne venez-vous pas le lui dire vous-même ? rétorqua la religieuse.

Le brouhaha ambiant ne permit pas de saisir la réponse, mais tout à coup M. d'Arreboust revint en criant :

– Je pars !...

Il héla ses domestiques, les enjoignit de courir à sa demeure quérir un ou deux vêtements, son nécessaire à raser, sa cassette.

Le chef marinier avertit que l'heure de la marée montante approchait. Il ne fallait pas manquer ce moment où le courant se renversait, où le flux entraînait les embarcations vers l'amont, ce qui faisait gagner du temps. Le vent était favorable.

L'animation se fit plus pressante et plus bruyante. On apportait d'ultimes marchandises. M. Le Moyne, un des premiers colons de Ville-Marie, aujourd'hui commerçant fort à l'aise, grand gaillard vêtu de drap cossu, accompagné de son fils adolescent, veillait lui-même à l'arrimage de plusieurs tonnelets de vin d'Espagne. On se soignait bien à Montréal.

Deux carrosses, frangés et emplumés, brinquebalants et titubants après leur rude descente de la Haute-Ville, débouchèrent. Leur arrivée détourna l'attention. Les personnes qui en descendirent affectèrent ouvertement de ne pas se mêler à la populace. Il y avait parmi elles des dames très chamarrées et très fardées, des gentilshommes qui ne l'étaient pas moins. Leurs ajustements présentaient des outrances.

Les femmes jouant de leurs éventails, les autres s'appuyant sur les pommeaux d'argent ou d'ivoire de hautes cannes s'en allèrent vers le bout du quai, regardant obstinément dans la direction de l'île d'Orléans d'où ils semblaient attendre quelqu'un.

Une femme d'un certain âge, très élégante et parlant haut, se manifestait à la tête de ce groupe. Ville d'Avray et Chambly-Montauban furent les seuls à aller la saluer et à échanger quelques mots avec ses amis, adoptant des ronds de jambes et les exclamations de perruches qui semblaient de mise parmi eux.

– C'est Madame de Campvert, renseigna Ville d'Avray en revenant vers Angélique. Le Roi l'a exilée parce qu'elle a trop triché au jeu. Elle a suivi son jeune amant, officier au Canada, où il était nommé à la tête d'une compagnie. Elle joue, elle joue tant qu'elle en a le bout des doigts usés. Mais elle donne quelques belles réceptions.

– Avons-nous eu l'occasion de rencontrer ces personnes le jour de notre arrivée ?

– Certaines... Je ne les connais pas toutes. Madame de Campvert se tient un peu à l'écart. Elle a son monde et elle enrage tant d'être en exil qu'elle préfère oublier qu'elle s'y trouve. Il y a quelques messieurs qui ont débarqué en mon absence. Mais j'aurai tôt fait de savoir qui ils sont.

Une barque à une voile, venant de l'île d'Orléans, abordait. Un homme assez âgé drapé dans un manteau qui traînait à terre dans la fange de la grève, car il se tenait voûté, en descendit et fut aussitôt entouré de ceux qui l'attendaient, comme par un vol de perroquets.

Ville d'Avray retourna s'informer.

– C'est un certain comte de Saint-Edme qui accompagne le duc de La Ferté. On dit ce vieillard magicien et il est allé à l'île d'Orléans consulter une sorcière. Voilà une bien étrange compagnie. J'espère qu'ils ne vont pas nous gâcher notre hiver.

Le groupe mondain revenait en affectant de dédaigner la foule canadienne, occupée à l'embarquement.

L'un des gentilshommes, en passant, se tourna vers Angélique et lui adressa un salut appuyé de son chapeau à plumes. Elle n'y répondit pas, fit comme si ce mouvement lui avait échappé. Elle se sentait heureuse et presque fière d'être admise aux côtés de Mlle Bourgeoys, de Loménie ou de Vauvenart, ou de tous ces bonnets rouges, bleus ou blancs, ce qui lui prouvait qu'elle au moins avait été adoptée par la foule canadienne.

Résultat plus rapide qu'elle n'avait osé l'escompter. Mais elle aussi partageait le sentiment que ces personnages clinquants étaient déplacés à Québec.

Tandis qu'on attendait les bagages de M. d'Arreboust, Angélique put enfin joindre Marguerite Bourgeoys, lui remettre les provisions apportées pour elle et ses compagnes, des pâtisseries et des pralines que le maître d'hôtel du Gouldsboro avait confectionnées à sa demande.

– Merci, chère dame, de nous gâter ainsi. Nous ne sommes guère sucrées, mais ces confiseries distrairont les petits enfants et les jeunes femmes pendant le long voyage. Que vous êtes aimable !

Malgré le départ dont on l'avertissait, elle ne se précipitait pas. Elle continuait de poser sur Mme de Peyrac un regard scrutateur que celle-ci avait déjà remarqué à Tadoussac et à plusieurs reprises lorsqu'elle avait eu l'occasion de la rencontrer. Si bien qu'Angélique lui dit tout à trac et sous le coup d'une impulsion taquine :

– Vous regardez comment est faite une démone ?

La religieuse sursauta, puis se ressaisit et se mit à rire franchement et bonnement.

– Eh bien ! oui, dit-elle, encore que ce ne soit pas tout à fait mon dessein. J'ai cherché depuis notre première rencontre à savoir qui vous me rappeliez. Et n'est-ce pas curieux ? Coïncidences surnaturelles ? Hasard ? Avertissement pour l'avenir ? Que sais-je ? Irrésistiblement, vous me rappelez une fillette que nous avons eue dans notre école, à Ville-Marie, et qu'on surnommait « La petite diablesse »... Du poivre, cette enfant ! Et après quelques années où nous nous sommes évertuées à la polir de notre mieux, nous ne pouvons nous féliciter d'en avoir obtenu quoi que ce soit.

– Une Indienne ?

– Que non pas ! La fille d'un de nos colons. Ses sœurs que nous avons eues avant elle étaient bonnes et sages, mais elle... Qu'en dire ? Un farfadet ! Un elfe ! Et parfois, dans vos mouvements, ou lorsque vous parlez, son souvenir s'impose à moi comme l'éclair. C'est sans doute à cause de vos yeux. Elle aussi avait les yeux verts, ce qui n'est pas une teinte commune...

– Et répond-elle également au prénom d'Angélique ?

– Non !

– Eh bien, tant mieux !

– Mais...

Mlle Bourgeoys la regarda avec malice.

– ... Elle s'appelle Marie-Ange.

Angélique rit à son tour.

– J'avoue que c'est troublant.

– Vous nous trouvez tant soit peu superstitieux dans nos contrées, n'est-ce pas ? À voir partout des signes. Je ne vous cacherai pas que j'en suis consciente. Cela vient de l'habitude de vivre dans le danger, de survivre par miracle. Vous vous en apercevrez peu à peu à vivre en Canada... La moindre chose qui arrive, si ténue soit-elle, peut ne rien signifier, mais aussi dissimuler une affaire d'importance, une indication du ciel, de secrètes et mystiques vérités...

« Venez nous voir à Ville-Marie, à l'automne, au moment de la foire aux fourrures, je vous présenterai des personnes exceptionnelles... Ah ! J'ai parlé de vos Filles du Roy à ces dames de la Sainte-Famille... Elles vont s'occuper d'elles.

– Oui ! J'ai vu Madame de Mercouville hier au Grand Conseil. Merci de tout cœur.

– Mère Bourgeoys ! Mère Bourgeoys !

Tout le monde voulait lui parler. Elle dut s'arracher aux étreintes, aux recommandations, aux protestations de regret et d'amitié. Elle monta à bord. Détachée sur le gris de l'eau, sa silhouette vaillante vêtue de noir, son affable visage parurent intégrés à la nature même.

Elle appartenait au Canada. On se sentait un peu orphelin de la voir s'éloigner.

Les barques furent repoussées loin de la rive du bout de longues gaffes et les voiles carrées montèrent le long du mât unique. Le pilote de la ville, un nommé Topin, prenait la tête du convoi et dirigeait la manœuvre. Lui seul, assurait-il, connaissait toutes les traîtrises et les malignités du Saint-Laurent, depuis le Cap Tourmente en avant de Québec jusqu'à l'entrée de la Chaudière, rivière de la rive sud en amont. Les courants, les tourbillons, les rocs dissimulés, lui étaient soumis comme fauves au dompteur.

Les barques louvoyèrent entre Québec et Lévis un long moment cherchant le vent puis s'engagèrent dans la direction voulue sous les vivats et les mouchoirs déployés. De toutes les plages avoisinantes des canoës indiens s'élancèrent à leur suite, pagayant avec ardeur dans leur sillage.

L'on demeurait sur la rive, imprégné de mélancolie. Ce matin-là l'île d'Orléans paraissait proche et si nette que, dans l'échancrure de l'anse-aux-canots, on distinguait les quelques maisons et huttes du village de Sainte-Pétronille, une des paroisses de la grande île, et l'on pouvait compter les nombreuses fermes disséminées sur son échine rugueuse.

– Il était temps qu'ils mettent à la voile, fit remarquer M. de Bernières, l'ecclésiastique. Regardez.

Il désignait un point en avancée de l'île, qui se détachait sur l'étendue glauque du fleuve.

On eût dit l'écume blanche de vagues prêtes à déferler, mais qui se révélaient à l'examen curieusement immobiles.

– Les glaces..., dit-il. Bientôt.

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