I


Les fondateurs

Mal éclairée par deux torches brûlant dans des anneaux de bronze, la chambre mortuaire, pillée et saccagée, semblait avoir subi le passage d’un typhon. Les tableaux, les tentures avaient été arrachés, les meubles forcés pour en enlever le contenu. Il n’y avait plus un seul livre dans les coffres, plus un objet sur les tables ou les crédences, plus un tapis sur les dalles de marbre noir. Les serviteurs, en faisant main basse sur toutes choses, avaient même emporté la courtepointe de damas rouge du lit. Quant au cadavre, mal couvert d’un froc de bure déchiré, il gisait en travers des matelas privés de draps, sa tête blanche pendant grotesquement vers le sol. Et cependant, ce corps misérable déjà raidi par la mort était celui d’un pape : Calixte III.

L’homme qui venait d’entrer contempla un instant le spectacle puis, pliant les genoux, se laissa tomber au pied de la couche funèbre et se mit à prier, sourd au vacarme insensé qui montait des rues de Rome et des quais du Tibre où se déchaînait la populace.

C’était un homme de vingt-six ans, grand et vigoureusement bâti avec, dans ses attitudes habituelles, une sorte de majesté. Son visage plein aux lèvres charnues, au long nez courbe, était animé par de grands yeux sombres, si brillants qu’ils semblaient jeter des éclairs. À la fois lumineux et insolents, ils brûlaient au fond des orbites comme des chandelles. Le teint basané trahissait quelques gouttes de sang maure dans le corps pétri de muscles puissants et de nerfs d’une finesse quasi animale.

Sa prière achevée, Rodrigue Borgia se releva et, les sourcils froncés, fit du regard le tour de la chambre. Il ne restait vraiment rien qui permît d’arranger, si peu que ce soit, la couche mortuaire. Alors, s’approchant du cadavre de son oncle, il le souleva dans ses bras et l’emporta jusque dans la basilique Saint-Pierre, déserte à cette heure de la nuit et close. Mais, cardinal et vice-chancelier de l’Église, Rodrigue savait comment entrer sans demander la permission au bedeau.

Là, au moyen de ce qu’il put trouver dans la sacristie, il réussit à dresser un catafalque assez convenable sur lequel il étendit le défunt pape, revêtu des plus beaux ornements sacerdotaux que purent lui fournir les armoires. Enfin, il alluma les cierges et, s’agenouillant à nouveau, reprit sa prière.

Il s’en voulait d’avoir dû laisser le vieillard se débattre seul, à son heure dernière, avec les affres de l’agonie. Mais Calixte lui-même l’avait exigé.

— Sauve ton frère, Rodrigue ! Si tu ne l’aides pas, il est perdu. Tu es plus fort que lui… plus intelligent. Il faut qu’il quitte Rome, sinon ils le tueront.

Ils ?… Rodrigue n’avait pas eu besoin de traduction. Ils, c’était Rome tout entière ou presque, Rome qui exécrait la famille du pontife et n’avait même pas attendu son dernier soupir pour se lancer à la curée.

Depuis qu’Alfonso de Borja de Torreta, cardinal de Valence, avait coiffé la tiare sous le nom de Calixte III, il n’avait eu au monde que deux passions : la croisade qu’il voulait lever contre le Turc implanté (depuis 1453) dans Constantinople écrasée, et l’amour qu’il vouait à ses neveux, fils de sa sœur Isabelle.

De l’aîné, Pedro-Luis, il avait voulu faire un soldat et lui en avait donné tous les moyens : capitaine du château Saint-Ange, préfet de Rome, gonfalonier de l’Église, seigneur de Terni, de Spolète, d’Orvieto, Pedro-Luis pouvait être un chef…

À Rodrigue, le prélat avait réservé les dignités ecclésiastiques. À dix-sept ans, il l’avait fait, venir de sa petite ville natale de Jativa, en Espagne, près de Valence, pour lui faire donner une éducation juridique. Puis, devenu pape, il avait fait pleuvoir sur lui les honneurs : à vingt-quatre ans, Rodrigue devenait cardinal, au titre de Saint-Nicolas-in-Carcere, puis vice-chancelier. Autrement dit, on l’avait revêtu de la plus éminente dignité après celle du pape, dont il était « l’œil droit ».

Intelligent, fin diplomate, doué d’une voix envoûtante et d’un réel talent oratoire, Rodrigue n’avait pas déçu Calixte. Mais Pedro-Luis, soudard sans finesse, ne tarda pas à se faire haïr par ses brutalités et ses exactions. Aussi, à peine le peuple de Rome avait-il appris la maladie du pape qu’il s’était lancé à « la chasse aux Catalans{1} », traquant tous les serviteurs et amis des Borgia, saccageant leurs demeures et leurs palais. La puissante faction des Orsini, ennemie jurée de celle des Colonna avec qui elle se partageait les rues et les nuits de Rome, menait l’assaut et, pour le moment, elle avait le dessus.

À trois heures du matin, ce même 6 août 1458, Rodrigue, aidé par son ami, le cardinal vénitien Barbo, qui lui avait fourni une escorte Colonna, réussit à faire sortir de Rome Pedro-Luis et l’accompagna jusqu’à mi-chemin d’Ostie, où l’aîné des Borgia espérait retrouver une galère chargée de ses biens les plus précieux. Puis il l’abandonna à son sort pour revenir courageusement dans Rome. Ce fut pour trouver Calixte mort et dans l’état que l’on sait.

Rodrigue savait bien qu’il risquait sa vie, que la première bande de pillards venue pouvait le reconnaître et le massacrer. Mais il savait aussi qu’aucune force humaine ne lui ferait quitter cette ville où il avait été le second personnage, où il avait presque régné, où il espérait régner encore. Qu’il s’enfuie comme Pedro-Luis et c’en serait fait de l’œuvre de Calixte et de l’implantation victorieuse des Borgia sur la terre italienne…

Suspendues au-dessus du trône pontifical, les armes du défunt pontife brillaient doucement sous la lumière incertaine des cierges. Taureau d’or sur champ de gueules ! Et Rodrigue pensa que jamais elles ne lui avaient mieux convenu. Le taureau ne cesse le combat que lorsque la dernière goutte de son sang a coulé sur le sable… Ainsi en allait-il pour lui.

Jusqu’au jour, Rodrigue demeura dans Saint-Pierre. Depuis trois ans qu’il habitait Rome, il avait appris à la connaître. Il savait que la ville, saoule de sang et de vin, s’endormirait avec le lever du soleil. Ceux qui auraient encore les idées claires se terreraient chez eux, par crainte de la peste et de la malaria que les chaleurs ramenaient chaque été. Dans la nuit, le reflet d’un bûcher avait incendié les vitraux de l’église. Tout à l’heure Borgia aurait le champ libre, pourrait rejoindre le palais Colonna et y attendre la fin de la crise. Dès la nuit prochaine, les Romains ne penseraient plus qu’à élire un nouveau pape.

Tout se passa comme il l’avait prévu. Rodrigue Borgia s’en tira avec une demeure dévastée. Quelques jours plus tard, à son rang de vice-chancelier, il entrait au conclave chargé d’élire le nouveau pontife comme si rien ne s’était passé. Plus encore : ce fut lui qui y fit la loi. Il lui suffit pour cela d’évoquer la mort solitaire de Calixte aux prises avec tous les démons du désespoir et de sa terreur pour la Chrétienté menacée par les Turcs. Le danger, en effet, se rapprochait car, deux mois auparavant, les armées de Mahomet II avaient pris Athènes.

L’homme que l’on élut était l’un de ses amis et ce fut Rodrigue qui organisa son succès. C’était un humaniste de cinquante-trois ans, mais qui, chauve, pâle et débile, en paraissait soixante-dix : Enéas-Sylvius Piccolomini, cardinal de Sienne, qui prit le nom de Pie II.

Reconnaissant, le nouveau pape confirma Rodrigue dans ses fonctions, ses biens et prérogatives et le chargea de présider le congrès de Mantoue qu’il organisait pour réveiller l’esprit de croisade car, en montant au trône de Pierre, Pie II adopta aussitôt les vues de son prédécesseur : il fallait faire quelque chose pour sauver l’Italie de la menace ottomane.

Le temps d’enterrer dignement son frère, et Rodrigue partait pour Mantoue. Pedro-Luis, en effet, était mort misérablement dans la citadelle de Civitavecchia où il avait trouvé un refuge solitaire après avoir été abandonné par ceux que Rodrigue et Barbo avaient chargés de le garder et s’être aperçu que sa fameuse galère, chargée d’or et d’argent, avait disparu sans lui du port d’Ostie. Rodrigue le pleura car il l’aimait beaucoup, mais, dès lors seul soutien de la fortune des Borgia, estima que les choses s’en trouveraient simplifiées.

Ce concile de Mantoue allait marquer une date importante dans sa vie privée, car il devait y rencontrer celle dont les flancs généreux lui donneraient les enfants qu’il allait aimer au-delà de lui-même : Juan, César, Lucrèce et Joffré…

Elle se nommait Giovanna, dite Vannozza Cattanei. Elle était fille de bons bourgeois mantouans et, bien que très jeune encore – à peine quatorze ans –, était déjà extrêmement belle, d’une beauté forte, sensuelle et qui, bientôt, deviendrait opulente donc en tout point conforme aux goûts du vice-chancelier.

Les femmes, en effet, jouaient un rôle très important dans la vie du jeune homme. La puberté avait marqué chez lui une explosion d’appétits violents qu’il lui fallait contenter à tout prix. Il adorait les femmes, toutes les femmes ou presque, et comme il les attirait aussi facilement que l’aimant attire la limaille de fer, il avait déjà, à vingt-sept ans, un tableau de chasse des plus impressionnants.

Cette belle Vannozza qui lui plaisait tant, il ne put cependant l’avoir à sa merci. Elle était trop jeune encore et les parents, qui souhaitaient la marier richement, faisaient bonne garde. Force lui fut de quitter Mantoue en se contentant des promesses d’une enfant éblouie, qui jurait de n’être jamais qu’à lui…

Il s’en consola, au cours d’un rapide voyage en Espagne, en faisant un enfant à une jeune fille de Jativa, sa ville natale. Cet enfant reçut le prénom de Pedro-Luis en souvenir du mort de Civitavecchia et ne devait jamais quitter l’Espagne, ce qui n’empêcha pas son père de s’occuper activement de son avenir. Ce n’était d’ailleurs pas le seul enfant que Rodrigue devait avoir car, en dehors des quatre plus célèbres, on lui connaît officiellement deux filles, Jeronima et Isabelle, qui figurèrent par la suite dans la bonne société romaine.

En juin 1460, Rodrigue était à Sienne, en mission une fois de plus, car son rôle de vice-chancelier se doublait de celui de légat perpétuel et il était en quelque sorte le commis voyageur de la papauté grâce à ses talents de diplomate. Mais sa façon de comprendre la majesté obligatoire d’une mission pontificale avait de quoi laisser rêveurs ses contemporains. C’est ainsi que Sienne retentit si fort de ses plaisirs et « esbattements » joyeusement partagés avec un collègue du Sacré Collège, le cardinal de Rohan, que Pie II en eut vent et s’en indigna. Des bains de Petriolo, où il soignait une santé passablement chancelante, le pontife adressa au volcanique Borgia une lettre demeurée célèbre :

« Nous avons appris qu’il y a trois jours, plusieurs dames siennoises se sont réunies dans les jardins de Giovanni Bichi et que, peu soucieux de ta dignité, tu es demeuré avec elles l’après-midi depuis une heure jusqu’à six heures et que tu avais pour compagnon un cardinal que l’âge, à défaut du respect envers le siège apostolique, aurait dû faire souvenir de ses devoirs. Il nous a été référé qu’on dansa fort peu honnêtement : aucune séduction amoureuse n’a manqué et tu t’es conduit comme l’eût fait un jeune laïque. La décence nous impose de ne pas préciser ce qu’il advint, choses dont le nom seul est inconvenant à ta dignité ; il fut interdit d’entrer aux maris, pères, frères et autres parents qui avaient accompagné ces jeunes femmes afin de vous laisser plus libres dans les divertissements que vous présidiez seuls avec quelques familiers, ordonnant les danses et y prenant part. On dit qu’il n’est bruit à Sienne que de cela et que chacun rit de ta légèreté. Nous te laissons juge toi-même s’il t’est possible de courtiser les femmes, d’envoyer des fruits, des vins fins à celles que tu préfères, d’être tout le jour spectateur de toutes sortes de divertissements puis, finalement, d’éloigner les maris pour te réserver toute liberté. À cause de toi, nous sommes blâmés et la mémoire de ton oncle Calixte est blâmée pour t’avoir confié tant de charges et d’honneurs. Souviens-toi de ta dignité et ne cherche point à te faire une réputation galante parmi les jeunesses. »

Il fallait que le scandale eût été complet et retentissant pour que Pie II, qui jusqu’à son couronnement n’avait pas été un parangon de vertu et comptait quelques bâtards à son actif, brandît ainsi les foudres pontificales. Mais il est vrai que l’orgie siennoise avait eu lieu à l’occasion… d’un baptême !

Ainsi étrillé, Borgia se le tint pour dit… du moins pendant quelque temps. Il promit d’équiper, à ses frais, une galère pour la croisade si chère au cœur du Saint-Père et parut consacrer toute son activité à la préparation de la grande expédition.

Pie II d’ailleurs ne tenait plus en place. Tout malade qu’il fût, il voulut absolument se transporter à Ancône où s’assemblaient la flotte et les troupes. Borgia suivit, en « fils obéissant », et s’installa auprès de lui dans le vieux palais épiscopal près de Saint-Cyriaque d’où l’on découvrait le port et les horizons bleus de l’Adriatique.

Et, tandis que le pape, tout à son rêve de guerre sainte et les yeux fixés sur cette armada qui prenait forme, peu à peu, par sa volonté, ne voyait plus venir la mort, Rodrigue s’occupait à charmer des loisirs un peu trop étendus dans une si petite ville, en s’occupant activement de la population féminine.

Hélas, les jolies filles d’Ancône n’étaient pas toutes sans danger. Borgia s’en aperçut à ses dépens et, tandis qu’en août 1464, Pie II agonisait en face de la mer étincelante, le beau vice-chancelier soignait au fond de son lit ce que l’on appelait pudiquement une « galanterie ». Et son médecin de constater alors avec satisfaction qu’il « y avait longtemps qu’il n’y avait pas dormi seul ».

Le pape mort, Ancône, la flotte et tous les beaux projets de croisade tombèrent instantanément dans l’eau du port pour n’en plus ressortir. Ce n’était plus le moment de s’occuper des Turcs ou de s’encroûter en province. Il fallait rentrer à Rome et y procéder sans plus tarder à l’élection du nouveau pape.

Toujours souffrant, Borgia fit le trajet en litière, maudissant les femmes, la nature fragile des hommes et sa mauvaise étoile. Mais fût-il à moitié mort qu’il se serait traîné tout de même à la salle du conclave. Non qu’il espérât la tiare pour lui-même, le temps n’en était pas encore venu, mais il entendait que le symbole du suprême pontificat ne s’en allât pas coiffer une tête qui lui serait hostile.

À nouveau, sa magie personnelle joua. L’élu, cette fois, était l’un de ses amis, ce Pietro Barbo, cardinal de Venise, qui l’avait aidé à faire fuir son frère Pedro-Luis. Barbo avait quarante-huit ans, il était riche, aimable et beau… si beau même qu’il fallut se pendre à sa simarre pour l’empêcher de prendre comme nouveau prénom celui de Formosus, beau en latin. Ramené à une plus juste conception des choses, le nouveau pape se contenta de celui de Paul et entreprit de payer ses dettes.

Cette fois, Borgia fut royalement récompensé : la grande abbaye bénédictine de Subiaco, qu’il se dépêcha de fortifier puissamment et de timbrer du taureau familial, et le riche évêché d’Albano, en sus bien entendu de ses titres et dignités précédents. Et ce fut Borgia qui, de sa main brune, posa sur la tête du beau pape la couronne de saint Grégoire le Grand.

Le pontificat de Paul II, s’il fut agréable pour ses amis, n’allait pas laisser de grandes traces. Le pape aimait mener joyeuse vie, dépensait largement et, sous son règne, le Vatican prit peu à peu les allures d’un lieu de festivités continuelles, malgré l’agitation endémique de Rome qui, toujours partagée entre Orsini et Colonna, ne savait pas ce que c’était qu’une nuit tranquille, sans bagarres et sans meurtres.

Borgia en profita pour s’établir plus commodément dans la cité. Il avait acheté, entre le château Saint-Ange et la place d’Espagne, le groupe de bâtiments qui composaient l’ancienne Monnaie, la Zecca, et converti le tout en un magnifique palais, fastueusement décoré et bourré de tous les trésors qu’il accumulait au fil des jours.

Ce fut là que pénétra, un soir de 1470, une litière hermétiquement close, crottée jusqu’aux rideaux et escortée, comme un trésor, d’une troupe armée jusqu’aux dents.

Cette litière venait de Mantoue et elle apportait à Rodrigue la belle Vannozza, qu’à travers toutes ses aventures féminines, il n’avait pas réussi à oublier.

Tant que Pie II avait vécu, il n’avait pas osé la faire chercher mais, avec Barbo comme pape, il savait n’avoir plus rien à craindre : le nouveau pontife était prêt à lui passer les plus incroyables folies. Or c’en était une que faire venir à Rome, chez lui, et pour en faire sa maîtresse, une femme mariée.

Car Vannozza, à présent, était mariée. Elle avait épousé un certain Domenico de Arignano, personnage falot et de naturel accommodant, qui ne voyait aucun inconvénient à laisser, moyennant finances naturellement, sa femme et le séduisant cardinal Borgia assouvir ensemble leur mutuelle passion. Il s’était donc décidé à effectuer un voyage d’agrément à Venise, tandis que sa belle épouse gagnerait Rome, Rome où il la rejoindrait plus tard, lorsque son fastueux amant l’y aurait installée de façon convenable.

Depuis le jour de leur première rencontre, Vannozza était devenue plus splendide encore. Et lorsque, enfin, il la tint entre ses bras dans la douceur d’une nuit de printemps, Rodrigue connut un bonheur, une plénitude, auprès desquels pâlissaient ses autres aventures. Vannozza était tout ce qu’il aimait : chair douce et somptueuse, caractère tendre et joyeux, ardeur égale à la sienne dans les jeux de l’amour, goût de la beauté et de la vie facile. Enfin elle l’aimait, d’une passion éblouie qui faisait d’elle la plus affectueuse, la plus consentante des esclaves. Et Borgia le fauve impétueux, Borgia le débauché, Borgia le calculateur, Borgia le politique, Borgia qui se voulait semblable au taureau son emblème, Borgia sut pour la première fois de sa vie ce que c’était que la tendresse pour une femme qui n’était pas sa mère.

— D’autres m’ont donné des enfants, lui dit-il. Mais c’est de toi, Vannozza mia, de toi que j’en veux avoir, car ceux-là, je crois… oui, je crois que je les aimerai !

Il n’allait pas tarder à être exaucé…

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