Chapitre 35
C'était un matin clair du début d'octobre, avec une soudaine sapidité dans l'air qui faisait penser aux journées d'hiver. Une fraîcheur qui fouettait le sang et rendait les idées vives. Angélique se souviendrait toujours de ce moment où le poids qui l'oppressait s'était allégé. Honorine était sauvée.
Elle passait pourtant par toutes les phases de l'effroi et de l'angoisse, de la colère impuissante en comprenant que ses pressentiments ne l'avaient pas trompée, qu'Ambroisine ressuscitée avait bel et bien cherché à se venger d'elle sur sa fille. Elle frémissait en découvrant avec quelle habileté l'horrible femme s'était appliquée à éloigner de la pauvre petite ceux qui auraient pu la défendre et la protéger, d'apprendre l'acharnement qu'elle avait mis à la retrouver quand l'enfant avait réussi à lui échapper.
Aussi, en regard de la peur rétrospective qu'elle éprouvait, sa déception que le messager, envoyé par elle, n'ait pu gagner sur Ambroisine, et il s'en est fallu de peu semblait-il, et d'apprendre que sa fille se trouvait maintenant si loin, à plus de six cents miles de Wapassou, s'estompait-elle devant la certitude de la savoir en sûreté, grâce à l'intervention d'une jeune chrétienne iroquoise qui avait pu la soustraire à temps aux projets criminels de ses bourreaux pervers.
Après avoir bousculé de questions le pauvre Banistère, moins prompt, et avoir appris l'essentiel, elle le laissa poser son récit comme il l'entendait.
C'était arrivé à cause de la femme du nouveau gouverneur, dit-il, la dame de Gorrestat. Et tant mieux que tous les gouverneurs qui étaient venus jusqu'alors en Nouvelle-France n'eussent pas amené leurs épouses. Car celle-ci en valait bien douze. Dans le même temps, à Montréal, on parlait d'une petite pensionnaire du couvent des Filles séculières de la Congrégation de Notre-Dame qui s'était enfuie, ou avait été enlevée, enfin, avait disparu, et la dame Gorrestat qui se prétendait amie de la famille, offrait une fortune à ceux, habiles pisteurs ou « voyageurs » qui sauraient mener l'enquête et la retrouver.
– « L'hypocrite », ne put s'empêcher de murmurer Angélique tremblante.
Il s'était rendu jusqu'au château où le gouverneur était reçu, ainsi que son épouse, leur escorte et leur domesticité, et il s'était retrouvé avec quelques fameux coureurs de bois chevronnés qui connaissaient les dialectes de tous les peuples sauvages jusqu'au-delà des Sioux.
– Elle nous donna à chacun une bourse pleine de louis d'or et nous dit : « Trouvez-moi l'enfant et je vous récompenserai du double. »
« Voici qu'il m'est venu dans l'idée qu'il me fallait chercher du côté de Khanawake, la réserve des Iroquois baptisés qui est en face de la Chine.
« Dans le même temps, la femme du gouverneur dit qu'elle voulait visiter ces pauvres sauvages sanguinaires de la mission de Khanawake qui s'étaient enfin rendus à la foi chrétienne, et elle traversa le fleuve avec tout son monde et les jésuites fort contents de lui montrer les fruits de leur labeur missionnaire.
« Ça faisait une belle flottille à traverser le Saint-Laurent. M'est avis que cette dame avait autant de flair que nous autres car elle suivait la piste de même. J'entrai dans le camp, que déjà on entendait parler sur l'eau et que toute la belle compagnie débarquait, venant de l'île de Montréal. Et la dame Gorrestat commença à aller dans les allées de la mission, entre les longues maisons de néophytes et baptisés iroquois.
Pour sa part, Banistère se rendit à la grande cabane des Agniers. Déjà son fils en sortait en lui disant :
– Papa, elle est là. Nous sommes riches !
On ne voit jamais très clair dans les longues cabanes des Iroquois. Il faut avoir l'œil exercé. Mais il l'avait reconnue aussitôt. Et il lui avait dit :
– Hé ! N'est-ce point vous, gamine, que l'on recherche par toute l'île de Montréal ?
Elle l'avait agrippé des deux mains par la manche.
– Voisin, ma mère vous a gardé vos bottes et vos écus, et vous nous avez sauvées un soir sur le chemin d'un soldat qui voulait nous faire un mauvais parti. Sauvez-moi encore de la femme aux yeux jaunes. Elle est très méchante.
– Elle est très fine, la petite. Elle a su prononcer les paroles qu'il fallait : « Voisin ! Voisin ! Ne me trahissez pas, pour l'amour de ma mère. »
Angélique l'écoutait, le souffle suspendu, les jointures blanchies à force de serrer l'une contre l'autre ses mains croisées.
Le rude individu semblait avoir été impressionné par la scène et par la tension des Iroquois qui habitaient la longue maison où Honorine avait été recueillie, et qui tous se déclaraient prêts à donner leurs vies plutôt que de la laisser reprendre par la femme qu'elle redoutait tant.
– Tous ces Iroquois qui étaient là, femmes, enfants, vieillards et quelques « braves » qui avaient voulu embrasser la foi du Christ, m'entouraient et me disaient :
« – Akwirashes, es-tu fou ? Ne vois-tu pas que cette femme qui vient là est un démon ?
Les uns qui avaient aperçu Mme de Gorrestat, en ville, et qui connaissaient sa singularité, l'appelaient Assontekka, nom que les Iroquois donnent à la lune, mais quand ils en parlent dans son sens inquiétant, et qui signifie littéralement : « Elle porte la nuit. »
Mais la plupart la nommait « Atchonwithas », ce qui veut dire : « double face », et appliqué à une femme : « sorcière ».
Autour de lui, les sauvages murmuraient. Ils étaient effrayés, presque scandalisés de voir que le père jésuite qu'ils respectaient n'était pas sensible comme eux au rayonnement noir qui émanait de la grande dame française à laquelle tout le monde faisait des courbettes. Pendant ce temps, elle entrait dans les cabanes et prodiguait de précieux sourires, mais ses regards cherchaient avidement dans tous les recoins et étaient autant de flèches empoisonnées.
Dans la cabane des Agniers, sauvages et sauvagesses entouraient Banistère.
– Akwirashes, lui dirent-ils, toi qui fus le frère de sang d'un de nos grands chefs, aujourd'hui mort, mais qui conserve un peu de son esprit en toi, comment peux-tu te montrer aussi insensé ? Si tu livres l'enfant, l'or de cette femme t'étouffera. Il causera ta mort et, ce qui est pire pour toi, ta ruine.
Il savait ce que parler veut dire.
– Ferme ton bec, intima-t-il à son fils. Si tu « mouftes », je te scalperai de mes propres mains.
Il s'arrangea, quand les visiteurs passèrent devant la cabane où était caché l'enfant, à en obstruer l'entrée de sa massive carrure, et personne ne put jeter un regard à l'intérieur.
Un cousin de la jeune Catherine Tetakwita le prit à part :
– Dès demain, à l'aube, l'enfant sera avec nous sur le chemin de la Vallée des Cinq-Lacs. Nul ne la poursuivra jusque-là, car nul suspect ne pénètre sur le territoire des Cantons iroquois sans risquer sa chevelure. Quant à la femme blanche, son sexe et son rang ne lui permettent pas de dépasser les rapides de la Chine. Elle ne peut pas voler dans les airs, quoique, son âme noire en soit bien capable. Mais sa condition humaine la retient au sol. Notre chef Outtake te sera reconnaissant de ce que tu peux faire pour l'enfant et pour sa famille.
C'est ainsi que M. Banistère de la Case s'était détourné de sa route qui devait le conduire à la pointe sud du Lac des Illinois pour ses quartiers d'hiver de collecteur de fourrures, afin de passer d'abord par Wapassou, et avertir les parents d'Honorine du sort de la fillette.
Mme de Gorrestat n'avait pas pu mettre la main dessus. Elle ne décolérait pas et refusait de repartir pour Québec, ce que les Montréalais commençaient à regarder d'un mauvais œil malgré tous les honneurs qu'ils lui devaient.
Ils avaient déjà une recluse étrangère dans la ville en la personne de Mme d'Arreboust et ne tenaient pas trop à être encombrés d'autres pieuses personnes sur leur territoire.
Angélique serra plusieurs fois avec affection les mains calleuses de leur ancien voisin. Elle ne savait comment lui témoigner sa reconnaissance et le regardait avec un mélange d'envie et de ravissement à la pensée qu'il avait pu rencontrer Honorine bien vivante, et hors de danger.
– Comment est-elle ? Décrivez-la-moi. Comment est-elle ?
– Contente, fit Banistère après avoir réfléchi un bon moment avec l'embarras d'un homme peu habitué à se pencher sur ce genre d'examen. Oh ! Bien sûr, une petite Iroquoise tartinée de graisse d'ours des pieds à la tête, mais... contente... Oui, ça je peux le dire ! Contente !...
– Je l'imagine, fît Angélique avec un pâle sourire. Elle qui rêvait tant de vivre la vie des bois !...
– Ne vous en faites pas... Elle sera bien chez les sauvages. Ils sont bons pour les enfants, et elle leur plaisait. Ils étaient déjà tous à rire autour d'elle des histoires qu'elle leur racontait. Mais ils ont agi avec prudence en l'envoyant jusqu'à la Vallée des Iroquois, plutôt que de la garder sous Montréal où la femme mauvaise aurait fini par la trouver.
« Outtaké, le grand chef des Agniers, est votre ami. Il la prendra sous sa protection et, dès le printemps, il vous la ramènera. Ce n'est qu'un hiver à passer.
Lui aussi disait les mêmes mots que Joffrey :
« Ce n'est qu'un hiver à passer. »
Comme il la quittait, il revint sur ses pas.
– Prenez garde, voisine. Cette femme ne vous aime guère. Et les Indiens l'appellent Atchonwithas.
Il s'éloigna et disparut, suivi de son rejeton, et sans que le moindre bruit de leurs foulées se fasse entendre.
Revenant vers la maison, elle titubait à travers la prairie sous l'ivresse d'une joie sans mesure.
Honorine avait échappé aux griffes d'Ambroisine. Honorine avait été sauvée.
Passant près d'une des sources que leur avait révélée Mopountnuk, elle s'agenouilla, but l'eau glacée avec ferveur, baigna son visage brûlant. Elle se souvenait d'Honorine lui disant la veille de la naissance des jumeaux : « Il faut boire ! L'eau est lourde ! Elle aide les anges à descendre... »
Elle pensa aux fontaines sacrées des provinces où l'on va implorer le miracle. Le patrimoine était le même.
Il y avait une fontaine sacrée près de la chapelle de Saint-Honoré.
*****
Au fort, Raymon-Roger et Gloriandre vinrent au-devant d'elle en pleurant à chaudes larmes.
Ils trottinaient en se donnant la main, ce qui s'avérait être leur suprême réconfort dans les vicissitudes de cette dure existence, et malgré leurs pleurs, elle les trouva si beaux qu'elle les enleva dans ses bras tous les deux pour les embrasser passionnément.
– Qu'y a-t-il, mes poupées ?... Quel malheur encore vous accable ?
– Le chien niaiseux est parti, renseigna Charles-Henri qui apparaissait toujours sur les talons des deux marmousets.
De leurs explications, on pouvait dégager ceci : le chien niaiseux était parti.
Il l'avait suivie quand elle s'était éloignée et n'était pas revenu.
Elle se souvint que, tandis qu'elle parlait à Banistère, elle avait cru voir se faufiler un animal dans les fourrés.
Le chien avait-il flairé ses anciens maîtres ? Et les ayant reconnus, avait-il décidé de les suivre... jusqu'aux Grands Lacs ?
Après celle du chat, cette défection était sensible aux enfants.
Angélique envoya des « grands » le héler par landes et vallons, mais il ne revint pas.
« S'il les a suivis, c'est qu'il est vraiment bête, se dit Angélique. Ou bien plus intelligent que nous ne le croyions !... »
– Et maintenant, si l'incendie éclate, comment serons-nous avertis ? demanda Charles-Henri.
*****
Le retour des chasseurs n'allait pas tarder. Et l'on préparait les claies pour le fumage des viandes qu'ils rapporteraient. L'on préparait la fête d'automne. Ce fut une miséricordieuse éclipse de toutes les appréhensions.
Miséricordieuse ? Ou néfaste ?...
D'immenses tapis de pourpre, chargés d'airelles rouges, descendaient jusqu'au lac, aux abords de l'ancien fortin du premier hivernage, qu'habitait seul l'Anglais muet, Lymon White, parmi les armes. S'y livrant à des travaux de mines, et chargé de la fabrication des balles et de la poudre.
Escortée des jumeaux et de Charles-Henri, et après avoir réquisitionné tout ce qu'elle put trouver de femmes, d'enfants, et de paniers, Angélique partit avec sa troupe pour la cueillette. C'était une journée chaude et pure, et l'odeur des baies mûres imprégnait l'air. Chacun se mit, avec des peignes de bois, en mesure de ramasser les plus grandes quantités possibles de fruits avant le coucher du soleil.
Angélique s'était arrêtée et riait de voir les trois petits près d'elle, le museau barbouillé de rouge. Le fortin de Lymon White était à quelques pas et elle regarda avec amitié leur premier et rustique abri, où ils avaient coulé des jours héroïques, mais non dénués de charme.
L'Anglais aux longs cheveux blancs et au rire muet vint sur le seuil, et leur fit de loin un salut de bienvenue.
Elle entendit crier Judy Goldmann, l'aînée de la famille de quakers qu'ils avaient recueillis l'an dernier. À l'instant, elle venait de quitter la jeune fille qui, se chargeant de deux corbeilles pleines, retournait vers une traîne où l'on versait dans des récipients d'écorce plus grands le résultat de la cueillette, avant de les conduire au fort.
Se retournant, Angélique aperçut un Indien qui, ayant saisi Judy par le poignet, l'entraînait rapidement, malgré sa résistance. Simultanément, d'autres cris s'élevèrent. Un Indien, le tomahawk levé, dévalait la pente en bondissant à travers les buissons d'airelles. Et comme elle envisageait la scène sans pouvoir encore, dans sa surprise, en capter le sens, une emprise chaude et graisseuse se referma sur son avant-bras. Elle vit la main rouge sur elle ! Et le petit bracelet de plumes autour d'un poignet musclé, couleur de terre cuite. Le visage matachié d'un Abénakis se penchait à deux pouces du sien, mais ce n'était pas celui de Piksarett.
Elle le secoua et se débattit en criant.
– Lâche-moi, dans tous les dialectes qui lui venaient aux lèvres.
Les croix, les chapelets et les colliers de dents d'ours de l'Indien tressautaient sur sa poitrine, mais il ne lâchait pas prise, et cela lui rappelait l'attaque et l'assaut du village anglais de Brunswick-Falls.
Un coup de feu retentit.
Le sauvage qui la tenait fit un bond de poisson ferré par l'hameçon, puis tomba, l'entraînant dans sa chute.
Lymon White, de son seuil, avait épaulé un des fusils à longs canons dont il avait la garde et avait tiré. Car, de sa place et regardant vers la colline, il voyait ce qu'elle ne pouvait pas voir.
Et lorsqu'Angélique, ayant rejeté la main inerte du sauvage abattu, se fut relevée, elle vit aussi et comprit. Il n'y avait plus une seconde à perdre.
Ce n'était pas la première fois que ce spectacle s'offrait à ses yeux, mais nul n'aurait pu l'imaginer quelques instants plus tôt. De la lisière de la forêt, sur les hauteurs, une nuée d'Indiens, tomahawks brandis, dévalaient vers eux à travers les tapis de pourpre des champs d'airelles rouges.
– Cours vite... cours devant toi, dit-elle à Charles-Henri en lui désignant la cabane de Lymon White.
L'Anglais muet s'élança au-devant du petit garçon, l'attrapa, le jeta à l'intérieur, et épaula, tira encore pour couvrir la course d'Angélique qui, un jumeau sous chaque bras, s'engouffra derrière lui dans la grande salle d'entrée de l'ancien fortin.
– Fermez la porte. Mettez la barre. Vite !
Lymon White n'avait pas besoin d'être stimulé. À peine avait-il repoussé le lourd vantail, que le choc d'un tranchant de hachette lancée s'y plantant se fit entendre.
Sitôt la lourde barre de chêne posée sur ses appuis de fer, le muet reprit son fusil, enleva une autre arme du râtelier, la jeta à Angélique. Lui désignant la chambre où il y avait un lit, il lui fit signe d'y déposer les enfants, puis de monter avec lui par l'échelle qui donnait sur le toit.
Le toit du premier poste de Wapassou avait été aménagé en plate-forme de défense couverte car, à part la porte principale très enfoncée en contrebas dans la terre et qui n'était pas d'un abord facile, l'habitation ne pouvait être investie que par le haut. Il y avait un court rempart à créneaux qui permettait de s'abriter pour tirer.
Jaillissant de la trappe, Angélique et le muet commencèrent un feu nourri et chaque coup atteignait son but.
Devant leur résistance, les Indiens refluèrent, se tinrent à bonne distance, parurent se concerter, puis, tournant le dos, s'éloignèrent au petit trot en direction du grand fort.
La première vague d'assaut avait été silencieuse et peu fournie. Maintenant on entendait, venant d'un peu partout, des hurlements, des cris, des appels. Mais ce vacarme cessa assez vite et un silence stupéfiant régna. À part quelques cadavres d'Abénakis étendus dans les myrtilles, la scène précédente aurait pu être rêvée.
– Mais... qu'est-ce que c'est que cette folie ?... pensa-t-elle éberluée.
D'où elle se tenait, elle ne pouvait voir que le haut du donjon et, un peu plus bas, le bastion de l'aile gauche du fort. Mais ce qu'elle aperçut alors la suffoqua.
Sur le donjon, quelqu'un, dont elle ne distinguait pas l'uniforme à cause du parapet, descendait la bannière bleue à écu d'argent du comte de Peyrac, puis, peu après, montait le long de la hampe une autre bannière, et, malgré la distance, elle pouvait en déchiffrer le dessin.
C'était, aux quatre coins de la soie blanche, la tache rouge d'un cœur, et au centre un cœur aussi percé d'un glaive.
Machinalement, elle rechargeait son arme, celle que lui avait passée l'Anglais muet, dans les premiers instants de l'attaque. C'était un fusil à silex allemand dont le fût de hêtre était sculpté de scènes de chasse en relief. Belle arme mais très lourde, de plus agrémentée d'une petite boîte de crosse, contenant les accessoires dont des amorces, plusieurs charges de poudre, un sac de balles, ce qui augmentait le poids, mais lui permettait de recharger plus rapidement.
Elle avait pu faire feu plusieurs fois avant que Lymon White ne se glissât auprès d'elle avec d'autres munitions, et toute une brassée de mousquets de rechange.
Cependant, elle n'eut pas le loisir de se choisir une autre arme plus maniable.
Un gentilhomme apparut au revers du coteau et commença de descendre vers eux. Il était sans armes. C'était un officier vêtu d'une casaque de drap gris marqué d'une croix blanche.
Elle reconnut le comte de Loménie-Chambord.