Malesherbes La maison des favorites royales

Les plus grandes faveurs d’une femme

ne peuvent payer le plus petit abaissement d’un homme.

SCHILLER

Situé entre Étampes et Fontainebleau, dans cette jolie vallée de l’Essonne qui est l’un des charmes de l’Île-de-France, le château de Malesherbes dresse ses murs blancs à encadrements de briques roses, ses grosses tours rondes, sa chapelle, son imposante Grange-aux-Dîmes et les élégants bâtiments des communs au milieu d’un très beau parc où abondent platanes et peupliers.

On devine sans peine que ceux qui vécurent là furent riches et puissants mais rien n’indique, tant le site respire la paix, que ce superbe domaine est chargé d’une histoire un peu trouble car, au cours des siècles, les femmes y ont joué un grand rôle. Un rôle qui n’était guère celui de la fidélité conjugale ni même de la fidélité tout court, car il est arrivé à ces dames de souffler le feu et la tempête et d’entraîner leurs hommes sur le dangereux chemin des conspirations. En fait, parmi celles qui l’ont habité, Malesherbes ne compte pas moins de trois favorites royales. Un record !

Vers le milieu du XIVe siècle, au temps où l’endroit s’appelle Soisy, son seigneur se nomme Girard de Montaigu, secrétaire du roi Charles V, trésorier de ses chartes et maître des comptes. Cette haute situation, il la doit peut-être à ses propres mérites mais plus sûrement au service signalé qu’il eut l’honneur de rendre à son maître. En effet, au temps où le roi n’était encore que dauphin et où son père, le roi Jean le Bon, s’efforçait de faire croire qu’il s’ennuyait en ses agréables prisons anglaises, les chroniqueurs rapportent que « le Dauphin tenait alors auprès de lui au Louvre une jeune fille nommée la Cassinelle. Son père Guillaume Cassinel faisait partie du Conseil du Roi… ».

On sait peu de chose de Biette Cassinel, sinon qu’elle était d’origine italienne, son père descendant d’un de ces riches changeurs lombards qui, au temps du roi Philippe le Bel, tenaient le haut du pavé. Son père, comme on vient de le voir, était appelé par le souverain en ses conseils et son frère, Ferry, occupa la haute charge d’archevêque de Reims. Mais, si riche et considérée que soit une famille, il vient un moment où elle se trouve affrontée à une situation délicate : par exemple lorsqu’une jeune fille qui vit ouvertement auprès de son souverain annonce tout à coup qu’elle attend un enfant.

Il ne pouvait être question de laisser Biette livrée aux mauvaises langues. À peine la grossesse commencée, on la marie. L’heureux élu volontaire sera Girard de Montaigu. Biette deviendra châtelaine de Soisy et, lorsque l’enfant naîtra, Girard se hâtera de le reconnaître, bien que chacun sût parfaitement qu’il était fils de roi. Circonstance qui ne laissera pas de lui être d’une grande utilité dans l’existence : vidame de Lannoy, seigneur de Montaigu-en-Laye, de Marcoussis et de Soisy, Jean de Montaigu fut d’abord secrétaire de son père Charles V puis de son demi-frère Charles VI qui portera sa fortune au pinacle. Surintendant des Finances, Montaigu était en 1398 grand maître de France ; il avait épousé Jacqueline de La Grange, fille d’Étienne, président au parlement de Paris, qui ne devait pas lui donner moins de neuf enfants.

Riche, puissant, orgueilleux en proportion, Jean de Montaigu reçut souvent le roi Charles VI dans son domaine des bords de l’Essonne. Mais il y reçut surtout celui qui était son ami le plus cher : le duc Louis d’Orléans, ennemi irréductible du duc de Bourgogne Jean sans Peur.

Quand Louis est assassiné, en 1407, par le Bourguignon, Montaigu ne renie pas ses amitiés. Au contraire : il sera l’un des premiers protagonistes de la fameuse querelle des Armagnacs et des Bourguignons, mais il n’y participera pas longtemps. Accusé de sorcellerie et de malversations par le duc de Bourgogne et le roi de Navarre, il est arrêté le 7 octobre 1409, enfermé au Châtelet et mis à la torture. Condamné à mort, il était, le 17 du même mois, mené aux Halles, où l’on avait dressé un grand échafaud couvert de drap noir, pour y être décapité. Sa tête, fichée sur une lance, resta exposée aux Halles cependant que son corps était pendu à Montfaucon. Sa famille alla reprendre l’un après l’autre ces macabres débris et les inhuma en grande pompe au prieuré de Marcoussis. Trois ans plus tard, Montaigu était réhabilité. C’est à lui, au temps de sa splendeur, que l’on doit le bronze dont est composé le gros bourdon de Notre-Dame… L’une de ses filles épousa le grand fauconnier de France, Jean de Graville, et lui transmit le château qui nous intéresse. Leur fils, l’amiral de Graville, réédifia complètement Malesherbes. Les grosses tours rondes représentent ce qui reste de son ouvrage.

Par sa fille Anne, une poétesse de quelque valeur, le château passe aux Balzac d’Entragues. Le fils d’Anne, François, va marcher sur les traces de Girard de Montaigu en épousant, en 1578, la belle Marie Touchet qui avait été la maîtresse très aimée du roi Charles IX. Seule différence : au moment du mariage, le roi est mort depuis quatre ans et l’enfant qu’il a donné à Marie, dûment reconnu, porte le nom de Charles d’Angoulême. Il n’en sera pas moins élevé à Malesherbes avec les autres enfants du couple ou à Orléans dont François de Balzac d’Entragues est gouverneur.

Rapace comme il n’est pas permis, François, qui s’entend comme personne à faire valoir les services qu’il rend à ses maîtres, même quand ces services seront d’un ordre très particulier, est un curieux homme. Veuf en premières noces de Jacqueline de Rohan, c’est auprès d’elle qu’il se fera enterrer, dans le superbe tombeau que l’on peut toujours voir à Malesherbes. Un tombeau assez étrange en ce sens que le gisant de François est couché sur le côté et tourne carrément le dos à celui de sa compagne, tout simplement parce qu’elle lui a été infidèle ! Une façon comme une autre de marquer sa réprobation envers une femme qu’il a cependant choisie pour être sa compagne d’éternité. Peut-être parce qu’il l’aimait véritablement. Peut-être aussi par snobisme : une Rohan appartenait à une famille autrement relevée qu’une simple Marie Touchet.

C’est pourtant elle la plus intéressante de la famille, et c’est à elle que nous allons nous arrêter un moment. Marie, de naissance, est une simple bourgeoise. Son père, Jean Touchet, était lieutenant au présidial d’Orléans et sa mère se nommait Marie Mathy. Quand elle rencontre Charles IX, elle a dix-sept ans, il en a seize et, tout de suite, c’est le coup de foudre.

Le jeune roi, accompagné de sa mère Catherine de Médicis et de toute la cour, vient, durant près de deux années, d’accomplir un immense voyage à travers la France afin de connaître mieux tous ces gens qui la composent. Quand l’énorme cortège s’arrête à Orléans, en 1566, c’est la fin du voyage. Mais les notables n’en reçoivent pas moins leur jeune souverain avec faste et donnent, entre autres fêtes, un grand bal dans les salons du somptueux hôtel Groslot. C’est à ce bal que Charles rencontre Marie, et il ne cache pas son éblouissement. Il est vrai que la jeune fille a tout ce qu’il faut pour séduire : blonde, rose, fraîche, ravissante, elle a un air de douceur et une timidité qui lui ouvrent tous les cœurs. Et celui de Charles résiste d’autant moins que cette belle enfant va enfin lui faire oublier l’amour malheureux qu’il porte, depuis des années, à sa belle-sœur Marie Stuart, repartie, après la mort de François II, pour ses montagnes écossaises.

Toute la nuit Charles a dansé avec Marie et avec Marie seule. Il a bavardé longuement avec elle à l’écart de tous. Personne n’oserait s’interposer : le roi est vif, voire violent et emporté. Quand il exprime le désir d’emmener Marie à Paris avec le titre illusoire de demoiselle d’honneur de sa sœur Margot, personne ne souffle mot : ni la reine Catherine trop heureuse de voir enfin effacé le souvenir encombrant de Marie Stuart, ni les parents de la jeune fille, immensément flattés de l’honneur qui leur est fait.

À Paris, Marie ne fera pas grand service au Louvre. Charles, qui n’a aucune envie de la voir mêlée aux autres suivantes de sa sœur et qui craint pour elle les méchancetés de cour, l’installe avec sa nourrice dans une jolie maison à façade sculptée pourvue d’un beau jardin et sise dans la rue du Monceau-Saint-Gervais toute proche de la rue Saint-Antoine. C’est une maison commode parce que assez proche du Louvre mais surtout située sur le chemin de Vincennes où le jeune roi, passionné de chasse, se rend fréquemment. Ce sera pour lui, son jardin secret, le lieu paisible et doux où il pourra oublier les pièges d’un règne difficile. Là, auprès de Marie, à laquelle il a donné pour devise l’anagramme de son nom « Je charme tout », Charles sera un jeune homme comme les autres, tendre et plein d’amour, et non plus le jeune fauve couronné qui fait trembler son entourage.

Après la nuit tragique de la Saint-Barthélemy au cours de laquelle Marie Touchet manque d’être tuée, Charles lui fait quitter sa petite maison qu’il juge peu sûre à présent, et la jeune femme vivra le plus souvent dans l’entourage de son amant. C’est au château du Fayet, en Dauphiné, que, le 28 avril 1573, elle donne le jour à un fils. Le roi n’a plus qu’une année à vivre, et le bonheur de Marie va s’achever dans les larmes d’un regret sincère.

Ce pourrait être la fin pour elle mais Catherine de Médicis et Diane de France, la sœur bâtarde mais légitimée de Charles IX, l’ont prise sous leur protection. Ce sont elles qui vont la pousser à accepter la demande de François de Balzac d’Entragues. Un bon mariage que plusieurs enfants enrichiront. Mais, parmi ceux-là, il y a une fille destinée à faire dans le monde un chemin aussi bruyant que néfaste…

Des années passent sur Malesherbes. Pas trop paisibles, car l’époux de Marie n’est pas homme à rester tranquille. Ligueur acharné, il mène la vie dure aux forces royales jusqu’à ce qu’enfin Henri IV oblige tout ce monde à se tenir tranquille. Ce qui incite le seigneur d’Entragues à faire savoir qu’il souhaite rentrer en grâce. Et c’est pourquoi, par un beau soir du mois de juin 1599, le roi chevauche en direction de Malesherbes à la tête d’une troupe solidement armée.

Il est d’humeur morose, le Béarnais toujours si joyeux, car deux mois plus tôt il a perdu la dame de ses pensées et de ses amours, la belle Gabrielle d’Estrées, sa favorite dont il avait fait une duchesse de Beaufort et dont il était sur le point de faire une reine de France. Au grand scandale de ses sujets.

Gabrielle ne sera jamais reine, mais le chagrin est encore vif et le roi ne permet guère qu’on l’en distraie tandis qu’il chemine en direction d’Orléans. Cependant la nuit est proche et Henri sort enfin de son mutisme pour appeler auprès de lui son chambellan de la clef secrète, Fouquet de Varenne, et lui demander où il a disposé l’étape du soir. Ce sera à Malesherbes. Et le roi de s’étonner. Quoi, chez cet Entragues trop remuant, cet ancien ligueur ?… Tout de suite, on l’apaise : l’ancien ligueur se veut désormais le plus fidèle sujet de son roi. D’ailleurs sa demeure est belle, sa femme en dépit de l’âge garde de la grâce et ses filles comptent sûrement parmi les plus jolies de France…

La phrase, lancée sans en avoir l’air, porte tout de même. Si jolies que cela ? Déjà l’œil bleu d’Henri retrouve un peu de lumière. Quoi de mieux qu’un joli minois pour apaiser les regrets ? C’est décidément une bonne idée que de s’arrêter à Malesherbes. Encore que cette idée-là ne plaise pas du tout à Sully, l’ami fidèle, le ministre, qui n’aimait pas la belle Gabrielle et n’a aucune envie de voir une autre aventurière graviter autour de son maître. En outre, il déteste les Entragues et, à mesure que l’on approche, cette idée de s’arrêter à Malesherbes lui sourit de moins en moins. Mais, déjà, on est arrivé…

C’est d’abord François de Balzac d’Entragues qui s’en vient saluer le roi. Son fils l’accompagne et aussi un garçon brun, très grand, hautain, avec un regard sauvage : celui qui n’est encore que le jeune comte d’Auvergne, qui sera plus tard duc d’Angoulême, le fils de Marie Touchet et de Charles IX1. Ce bâtard de France ne laisse ignorer à personne son sang royal et sa révérence s’en ressent. Le roi cependant ne s’offusque pas : là-bas, plus près du château, trois femmes l’attendent qui déjà plongent dans leurs amples robes presque jusqu’à l’agenouillement : l’ancienne favorite royale, qui est encore belle, et ses deux filles : Marie et Henriette. Mais le roi ne verra que cette dernière…

Blonde, fine, souple, elle a les plus beaux yeux bleus du monde et le plus beau sourire. Et puis elle a vingt ans. Elle est belle et fraîche, et Henri croit voir devant lui la déesse même du printemps. Fini les larmes ! Chacun peut constater qu’en entrant au château, Sa Majesté a retrouvé le sourire.

Le lendemain, au départ de Malesherbes, Sully note que le panache blanc a reparu au chapeau de son roi, qu’il a retroussé sa moustache et beaucoup soupiré en prenant congé des dames. Aussi la mine du ministre s’assombrit-elle à mesure que s’éclaire celle de son maître. Les airs penchés que prend Henri ne présagent rien de bon pour le ministre. Et, en effet, le soir même, à l’étape Henri IV dépêche MM. de Castelnau et du Lude avec mission de retourner à Malesherbes et d’en ramener la famille d’Entragues tout entière. Ce soir-là, le comte d’Auvergne dira à Henriette : « Ma sœur, vous avez là une chance d’être reine de France. Tâchez de vous en souvenir !… »

Elle ne s’en souviendra que trop ! Dès cet instant, le roi va se retrouver prisonnier non seulement d’une passion violente mais encore d’une femme qui saura en jouer pour la seule satisfaction de ses intérêts. Avec l’aide, bien sûr, de sa famille désormais dévouée à ses ordres. Tout l’arsenal d’une coquetterie savante et perfide fut mis en œuvre. Henriette faisait mine de se laisser attendrir puis se refusait plus fermement qu’auparavant, alléguant que ses parents craignaient pour leur honneur le sentiment qui l’entraînait vers le roi. Celui-ci ne savait plus à quel saint ou plutôt à quel démon se vouer.

Quand on put penser qu’il était « à point », la belle Henriette l’invita à la rejoindre à Malesherbes, et là, elle fit connaître les « conditions » posées par les siens à sa reddition : cent mille écus d’or, une terre, un titre de marquise et, pour couronner le tout, une promesse de mariage écrite… Ce dernier article hérisse Henri. Il accepte le reste mais pour la promesse de mariage, il allègue qu’il ne peut courir le risque d’un mariage stérile. Et l’on en vient à un compromis : la promesse de mariage sera valable si Henriette est enceinte dans les six mois et si, dans l’année 1600, elle donne un garçon à la Couronne.

Sully note dans ses Mémoires que, le roi lui ayant montré le papier fatal, il s’en empara et le déchira :

— Es-tu fou ? s’écria Henri.

— Oui, répondit Sully, mais je ne suis pas le seul en France.

Alors, sans rien ajouter, le roi monte dans son cabinet, écrit une seconde promesse toute pareille à la première, repasse devant son ministre comme s’il ne le voyait pas, demande ses chevaux et se précipite à Malesherbes où il s’enferme avec sa bien-aimée durant trois jours entiers. Il s’agissait de mettre sans attendre l’enfant en chantier.

Pour s’assurer plus sûrement la faveur du ciel, Henriette, devenue marquise de Verneuil, s’en va offrir à Notre-Dame de Cléry, qui avait été le pèlerinage préféré de Louis XI, un enfant d’argent dont on dit que les moines furent fort encombrés et qu’ils firent fondre plus tard pour en tirer une croix. Mais il était écrit que Mlle d’Entragues ne coifferait jamais la couronne de France. Alors qu’enceinte elle espérait bien la tenir déjà, un violent orage fut cause de la venue prématurée d’un garçon mort-né… Sully d’ailleurs préparait déjà le mariage de son roi avec Marie de Médicis.

Hélas, une fois marié, Henri ne se séparera pas d’une femme qui devait lui donner trois enfants sans jamais cesser pour autant de conspirer avec les siens contre la vie du roi. Celui-ci pardonne deux fois mais finit par exiler les d’Entragues à Malesherbes. Henriette cependant reste puissante. Pas assez à son gré : elle finit par s’entendre avec la reine Marie, le duc d’Épernon et l’Espagne : le résultat de ce rapprochement fut le coup de couteau de Ravaillac…

Après tant de noirs complots, Malesherbes avait grand besoin d’air pur. En 1719, le domaine était acheté par le chancelier de Lamoignon mais ce fut son fils, Guillaume, qui allait lui apporter son plus beau titre de gloire.

Ayant choisi de porter le nom d’une terre qu’il aimait infiniment, M. de Malesherbes, avocat, conseiller au Parlement, président de la Cour des aides et plusieurs fois ministre, fut sans doute l’un des hommes les plus intègres et les plus nobles de tout le XVIIIe siècle. Après avoir été l’un des meilleurs serviteurs de Louis XVI, Malesherbes, qui s’était retiré sur ses terres après son dernier mandat, et bien qu’âgé de soixante-douze ans, réclama et obtint le redoutable honneur de défendre son roi quand il fut traduit devant la Convention pour y être jugé. Il assuma cette défense avec un courage et une noblesse qui ne devaient pas lui porter bonheur. La Terreur sut le retrouver et lui faire payer son dévouement : arrêté dans son parc avec toute sa famille en 1794, il fut jeté en prison et guillotiné en même temps que les siens le 22 avril sur la place du Trône-Renversé, notre actuelle place de la Nation.

Le château conserve de nombreux souvenirs de cet homme de bien : sa bibliothèque, ses travaux sur le droit, la jurisprudence, le statut des juifs et des protestants, la liberté de la presse, la botanique dont il était féru. Mais, à Malesherbes, le souvenir d’un autre écrivain vient le rejoindre.

Au moment de l’arrestation de Malesherbes, on emmena avec lui sa fille, Mme de Rosambo, et ses petits-enfants (dont Louise Le Pelletier de Rosambo, future mère d’Alexis de Tocqueville), M. et Mme de Chateaubriand, frère et belle-sœur du grand écrivain. Mais on laissa les deux petits garçons du jeune couple : Louis et Christian âgés respectivement de six et huit ans, que l’on cacha dans une jolie maison qui existe toujours dans le parc, près de la Grange-aux-Dîmes.

Ces deux enfants étaient confiés à la garde d’une gouvernante dont la principale occupation était la tapisserie. Pour ce faire elle disposait d’une énorme pelote de laine qu’elle reconstituait à mesure qu’elle l’usait, allant même jusqu’à défaire son ouvrage la nuit dans la grande tradition de Pénélope. On finit par comprendre pourquoi quand, la Révolution terminée, cette brave femme se décida à dévider sa pelote, libérant ainsi les bijoux de famille qu’elle y avait tenus cachés.

Les deux orphelins étant ses neveux, on dit que Chateaubriand vint souvent à Malesherbes où il aimait à écrire dans la maison qui leur avait servi d’abri…


HORAIRES D’OUVERTURE

Du 4 juillet au 26 août 10 h-16 h

Fermé le samedi, le dimanche et les jours fériés.

Ouvert pour les Journées du patrimoine

http://www.ville-malesherbes.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=87:le-chateau-de-malesherbes&catid=18:les-lieux-a-visiter&Itemid=59


1- Voir Grosbois.

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